Deuil au monde
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J'ai failli passer à côté, ma passion inoxydable pour Nicolas Cage s'étant heurtée à la très petite combinaison de salles dans laquelle le film était distribué, malgré des critiques pour le moins porteuses. Mais bon, revoir Nico sur grand écran huit ans après « Joe » et plus ou moins autant à apparaître dans des DTV de qualité discutable était presque une obligation morale, et je suis bien content d'avoir fait le déplacement.
Sur une intrigue assez improbable qui aurait rapidement pu tourner au ridicule, Michael Sarnoski signe une étrange balade, presque poétique et à l'atmosphère unique en son genre, où l'on suit notre héros souvent dans les bas-fonds de Portland et alentours à travers une quête aussi improbable qu'impossible, mais que l'on suit finalement avec intensité voire émotion, le duo entre Cage et Alex Wolff fonctionnant très bien, semblant tirer vers l'opposition facile pour tirer quelque chose de plus subtil, profond.
Finalement assez peu de violence (une scène exceptée, et quelle scène!), juste ce qu'il faut pour montrer les lieux mal famés fréquentés par notre ancien cuistot dans son passé, pas mal de dialogues mais jamais gratuits, ayant toujours un sens à donner à la situation, des silences, eux aussi toujours justifiés. C'est (presque) toujours pertinent, fort, nous faisant quasiment croire à des moments qui auraient pu sombrer dans le grotesque si Sarnoski ne tenait pas la baraque derrière la caméra.
Quant à l'ami Nico, nul doute qu'à travers cet
ancien chef étoilé
devenu ermite quasiment au dernier degré, celui-ci donne le meilleur de lui-même et s'offre l'un des plus beaux rôles de sa carrière au moment où on ne l'attendait plus (enfin, moi si, mais peut-être pas grand-monde d'autre!). À l'image du dénouement, il y a quelque chose d'à la fois profondément triste et apaisant, une sensation étrange qui, une fois sorti de la salle, nous reste un moment, signe que « Pig » nous a marqués, sentiment rare de nos jours.
Pour toutes ces raisons, et même si certains seront très probablement moins sensibles à cette approche déconcertante, voilà une œuvre se distinguant avec beaucoup d'habileté du tout-venant cinématographique : oui, définitivement je suis content d'avoir fait le déplacement.
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Créée
le 22 avr. 2022
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