Pink Flamingos est un long métrage réalisé par John Waters. Ce film datant de 1972 est l’un des premiers du réalisateur (le troisième). Waters nous raconte l’histoire de deux groupes de personnes : d’un côté il y a Divine, une femme qui se dit être « la personne la plus dégoûtante du monde » ; elle est accompagnée de sa mère, son fils et sa femme de maison. De l’autre : un couple extrêmement jaloux de cette Divine et de son titre, prêt à absolument tout pour le lui dérober.
Je pense pouvoir dire que Pink Flamingos est le film le plus populaire de John Waters : il est devenu culte et l’est toujours à ce jour, mais l’est-il vraiment pour les bonnes raisons ? Difficile à dire car ce long métrage sans grand budget divise énormément ; certains crieront au génie tandis que d’autres le trouveront soit totalement vide et stupide, parfois le qualifiant d’abominable. Enfin, il est compliqué de rester neutre à propos de cette œuvre, je pense d’ailleurs que c’est ce que désirait Waters. J’avais beaucoup d’a priori avant le visionnage du film : tout d’abord, je m’attendais à une simple succession d’actes de plus en plus infâmes. Et, quoi qu’on en dise, je n’ai pas eu cette impression. Cette touche d’humour burlesque et profondément noire était pour moi très inattendue.
Pink Flamingos est un film qui brise avec fierté et assurance tous les codes du cinéma commercial. Rejetant tout type de moral et de conformisme, ce film pourtant factuellement laid, semble briller. Et cette étincelle qui continue de jour en jour à rendre Pink Flamingos brillant, est entretenue par le choc, la répugnance, et la colère des gens. Il est indéniable que le long métrage possède un côté provocateur qui peut agacer voire révolter ; notamment avec la présence d’une scène où l’on peut explicitement voir de réels poulets se faire écraser et frapper jusqu’au sang, si ce n’est jusqu’à la mort. Il est évident que je ne cautionne pas les tortures animales et que j’aurais évidemment préféré que la scène n’existe pas pour éviter cette souffrance. Mais elle existe et fait partie intégrante du film, qu’on le veuille ou non. Bref, Pink Flamingos assume totalement son étrangeté, est hilarant, engagé, virulent et provocateur. Je regrette d’ailleurs d’avoir repoussé le visionnage de cette œuvre qui a été et est indéniablement importante pour le cinéma, surtout le cinéma « underground » .