Une expérience vraiment bizarre et déconcertante, je redoutais ce film car il m'inspirait le dégoût, rien qu'a voir des extraits je savais un peu à quoi m'attendre et le résultat est à la hauteur des craintes ...
"Pink Flamingos" sort en pleine mouvance de la mode Midnight Movies et devient un des piliers du cinéma underground grâce à son mauvais goût débordant, le réalisateur John Waters repousse ici les limites de l'acceptable, il raconte l'histoire de Divine réputée comme étant la personne la plus dégoûtante de la Terre, un couple va tenter de la détrôner par tous les moyens, on y voit des scènes de sexe malsaines, de la fellation, des gros plans de pénis, vagins ou anus, de la scatophile, c'est une ode à la vulgarité pure et dure.
Le scénario n'a ni queue ni tête, les acteurs sont ultra mauvais, les dialogues théâtraux au possible, c'est mal filmé, c'est moche, la liste de défauts est interminable ... Les personnages sont poussés à la caricature de manière totalement exacerbée, la pire, mis à part Divine, est la mère dans son parc pour bébé quémandant ses œufs l'air complètement hébétée, on a envie de lui écraser dans sa face tellement elle est insupportable.
Ça ne manque pas de scènes choc, la plus réputée étant celle où Divine mange une crotte de chien à la fin du film, ça file vraiment la gerbe, et ça n'est pas du faux, ayant vu un documentaire je sais que l'acteur a dû l'ingurgiter en une prise, on reste vraiment médusé par tant de déversement subversif, mais au moins c'est totalement assumé. Franchement je ne sais pas trop quoi dire pour tenter de trouver quelque chose de positif, tout est tellement mauvais et vulgaire, mais ce qu'on ne peut certainement pas lui reprocher c'est de disposer d'une personnalité et d'un univers tout à fait singulier, et tout autant repoussant qu'il est il développe une intention à bousculer l'ordre établit, il est parfaitement en adéquation avec son époque du début des 70s, de la libération des mœurs et de la sexualité débridée.
"Pink Flamingos" est en apparence un mauvais film, un gros navet même, il dégoute et rebute du début à la fin, il est insupportable, mais il garde un côté cool et décomplexé qu'on trouve bizarrement attachant, à conseiller uniquement pour un public averti, sinon vous allez passer un sale moment, mais dans tous les cas il est inoubliable.