John Waters, sacré "Prince of Puke" (comprenez prince du mauvais goût), signe ici son long métrage le plus emblématique et peut-être même le plus engagé (oui monsieur !).
Cinéphiles non-avertis faites demi-tour : Les personnages improbables (handicapée mangeuse d’œufs, couple de dealers vendeurs d'enfants , néonazie philosophe et autres exhibitionnistes) ainsi que les situations quelque peu....inhabituelles (dégustation réelle d'une crotte de chien et coïts zoo-nécro-fried chickenophiles) pourront avoir raison du club sandwich que vous venez naïvement d'avaler. Le visionnage de ce film ne sera donc pas de tout repos pour votre système digestif.
Cependant, au delà des quelques nausées et rires nerveux, vous trouverez dans ce film ce que l'on pourrait appeler les vrais prémices du mouvement punk.
En effet, bien avant les Sex Pistols et autres Vivienne Westwood, John Waters pose ici les bases de ce que deviendra le mouvement contestataire quelques années plus tard (nihilisme, trash et cheveux bleus).
Dans un contexte d'agonie du mouvement hippie, Waters atomise celui-ci en allant jusqu'à soutenir ouvertement des membres de "La Famille", secte meurtrière dirigée par Charles Manson, qui restera comme étant le symbole des dérives du mouvement pacifiste.
Ainsi, derrière le midnight movie trash et culte, se cache un brûlot décapant et sans concessions des courants contre-culturels dominants de l'époque.
A voir, pour cinéphiles aventuriers.