Pink Floyd fut un de mes premiers et plus gros chocs musicaux, il fallait bien un jour que je me décide à voir ce Live at Pompeii dont j'ai entendu parler depuis un moment (surtout vu sa moyenne sur le site).
Il y a eu en tout et pour tout 3 versions de ce film : la première, de 60 minutes, ne contenait que le concert à Pompeii ; la deuxième, d'environ 80 minutes, ajoutera des scènes montrant le groupe en studio à Paris – c'est cette version là qui sera exploitée à l'origine ; et enfin la version nommée Director's Cut d'environ 95 minutes, plus récente, qui modifie le montage (j'en parlerai plus tard) et rajoute des scènes du groupe dans leur studio d'Abbey Road à l'aube de la sortie de The Dark Side of the Moon, dont l'enregistrement était à ce moment terminé. Le DVD du film propose le montage de 60 minutes et le Director's Cut, c'est cette dernière version que j'ai regardé et sur laquelle se porte cette critique.
Les scènes dans les studios feront peut-être plaisir aux fans, mais en ce qui me concerne, je les ai trouvées tout sauf indispensables : voir le groupe discuter d’huîtres (avec probablement un sous-entendu tendancieux) ou Nick Mason ne pas vouloir de croûte pour sa tarte au pommes, franchement je m'en tamponne un peu. Les interviews discutent de banalités plus qu'autre chose (la machine ne pourra pas remplacer l'homme, blablabla), il y a bien quelques éléments vaguement intéressants, sans plus ; les passages filmés lors de l'enregistrement de The Dark Side of the Moon ne vous apprendront d'ailleurs strictement rien sur la création de celui-ci, puisque ce n'est visiblement pas le sujet.
D'un point de vue musical, la pochette du DVD est assez trompeuse dans la tracklist puisque Brain Damage et Us and Them ne sont pas jouées par le groupe, on ne fait que les entendre de façon fragmentaire (ainsi qu'un extrait d'On The Run), telles qu'on les connaît sur l'album final (qui je le rappelle a fini d'être enregistré). Du reste, en évinçant Mademoiselle Nobs, un très bref blues avec les aboiements d'un chien (traité d'une façon qui m'a un peu mis mal à l'aise par ailleurs), il y a du bon. Echoes, qui ouvre et referme le film, est une des meilleures compositions du groupe. L'excellent Careful With That Axe Eugene a été une très bonne surprise pour moi car je ne connaissais pas bien ce morceau. A Saucerful of Secrets est, à l'image de sa version studio, complètement barrée. Set The Controls For The Heart of the Sun n'est pas ma chanson préférée, mais a un très bon passage dans son milieu. One of These Days m'a paru inférieur à sa version studio, mais peut-être n'est-ce qu'une opinion personnelle.
Le film est bien connu pour rajouter diverses images afin d'illustrer la musique du groupe (l'espace, des peintures et ruines antiques, des phénomènes volcaniques...), et à ce niveau là, il y a du bon et du moins bon. Des fois ça paraît tomber comme un cheveu sur la soupe, des fois ça fonctionne à merveille. Par contre, carton rouge au réalisateur qui a jugé bon de rajouter, pour la version Director's Cut, quelques plans en CGI ultra cheap (notamment sur la seconde partie d'Echoes), façon jeu vidéo Playstation 2 du début des années 2000... Ça fait complètement tâche avec le reste, et d'ailleurs je vois pas trop l'intérêt de s'amuser à modéliser des bâtiments antiques alors qu'on peut aussi bien filmer les ruines des alentours ; la reconstitution numérique des coulées de lave envahissant Pompei m'a fait sourire plus qu'autre chose. Petit bémol aussi pour la qualité d'image du DVD, assez moyenne pour un film qui se veut contemplatif.
J'aurais probablement mieux apprécié ce film dans la version originale de 60 minutes, que je n'ai pas encore vue mais qui mériterait a priori un ou deux points de plus ; pour le reste, ce live m'a paru inégal et assez surestimé. Dommage.