Pink est triste parce que boo-fucking-hoo, son père, il fait semblant de le télévisualiser avec ses
Bon, il faut que je reconsidère mon 8, qui est l'impression qu'en avait l'adolescent que j'étais au moment de voir le film pour la première fois. Il passait à la télé alors j'ai sauté dessus pour me refaire une idée 5 ans plus tard.
J'avais pas d'attente alors j'ai pas été déçu. Cela dit, le film est assez vain : Pink perd son papa à la guerre et elle l'obsède ; Pink a des problèmes avec l'autorité ; Pink entretient des relations difficiles avec les femmes parce que sa mère et qu'on fait semblant d'être fan de Freud ; Pink regarde la télé dans son grand appartement et a une piscine ; Pink est un chanteur populaire qui s'est rasé les sourcils ; Pink est une caricature de nazi ; Pink est fou et veut que ça arrête. D'accord, d'accord, on a compris et on trouve que c'est un peu gros et n'importe-quoi-tesque, mot à traits d'union forgé par Héphaïstos. Pauvre Pink, il a perdu son père et en souffre jusqu'à la folie.
Tout ça, donc. Je veux bien parce qu'on arrive quand même à suivre la trame, mais c'est vraiment un scénario en lambeaux. Aussi, Geldof fait pas grand-chose d'autre que crier, tout casser et regarder la télé avec des yeux vitreux de gars triste de chez triste. Il est peu crédible quand il se met à gueuler comme un perdu et à se prendre pour Godzilla. Enfin de compte, il est assez mauvais quand il est question de faire autre chose que regarder dans le vide. Toute une performance d'acteur, donc. Le personnage est anorexique sinon, donc on a pas grand-chose à quoi se rattacher pour même essayer de l'apprécier, de le détester ou autre. Au moins, il aime singer les schizophrènes et ranger son appartement de façon maniaque après avoir effrayé la pauvre poupée qui voulait son bonbon. Et oui, j'ai compris que toutes les bulles et les sauts temporelles bizarres, le flou, donc, sont dus à l'état mental d'un bonhomme aux émotions à fleur de peau.
Peut-être que le scénario était trop ambitieux ou que le réalisateur avait pas le talent nécessaire à la réalisation d'un truc aussi fou. Peut-être aussi que j'ai eu l'impression d'assister à une caricature de Pink Floyd, le groupe éclaté qui a accompagné la jeunesse de mon paternel, qui porte pas la moustache, ce dont je souffre beaucoup. Y'a trop de choses. On a voulu être impressionnant (peut-être ; ou de l'arrogance, également peut-être) et on s'est cassé la gueule. Royalement. Que voulez-vous, je suis grand, maintenant : une (jolie) rousse nue qui baise son prof et qui trompe son mari, un chanteur, marié à ladite rousse, qui se rase la poitrine et les sourcils comme pour se purifier, un pastiche de totalitarisme, tout ça montré de cette façon-là, c'est-à-dire pas très bien, ben, rien.
La musique sauve la mise par moment, mais pas tout le temps (je suis pas un inconditionnel du groupe) et c'est un vidéoclip un peu longuet, bien que je me sois pas ennuyé non plus. Les bouts d'animation sont vraiment beaux et assez intéressant, mais c'est presque tout ce que je retiens, avec Goodbye Blue Sky et Comfortably Numb. Et oui, c'est un film de forme plus que de fond, mais là encore, ç'aurait pu être tellement mieux. (Ils ont cassé trop de vitres au ralenti avec un son d'éclat de verre à mon avis ridicule pour que ce soit pas suspect. C'est pas toujours filmé de façon très heureuse non plus. Et je me méfie des rats morts.)
Voilà. Y'a quelque chose, pourtant, mais le résultat est pas concluant.