Pour une fois je vais mettre mon cynisme et ma condescendance de côté. En effet, ce film, cette animation, ce film d'animation... Putain, je sais même pas comment qu'on peut définir ce film. Bref, il n'est pas parfait mais que voulez-vous. J'ai grandi avec Pink Floyd. A chaque départ en vacances, on avait, dans la pochette à CD (parce qu'à l'époque y'avait pas d'USB) ce The Wall, et deux live (celui de Waters et Delicate Sounds of Thunder). Du côté de mon père, ils sont tous fans du groupe. Vinyle, CD, quelques cassettes. Et surtout ce film.
Donc je range tout ce qui me sert pour critiquer d'habitude. Bien que loin d'être parfait, je ne vois pas comment je pourrais descendre en flèche ce film. La structure et le montage sont en conformité avec ce que Pink est (c'est-à-dire une sorte paranoïaque névrosé qui voit le mal partout), et surtout on suit son raisonnement (qu'il est le seul à comprendre complètement. Parce que je dois bien avouer que quelque fois, je suis encore bien bien paumé quand je regarde ce film).
J'ai lu certaines critiques négatives plus ou moins condescendantes. Je trouve pas ça forcément justifié, mais soit, chacun son avis et je le respecte. Certains trouvent que ce film est un gros plantage. Certes, il est loin d'être ce à quoi l'on pouvait s'attendre aux premiers abords. C'est sûr que certains passages sont ratés, un chouilla ridicules aussi et un peu sensationnalistes. Cependant, on peut louer une certaine qualité d'animation au film. C'est même magique. Maintenant que j'y pense. L'animation est le point d'orgue de ce film. Sans ça, il ne servirait à rien.
La mégalomanie du groupe. Parlons-en tiens, de la mégalomanie prétendue "du groupe". Scénario écrit par Roger Waters sur un album composé à 95% par Roger Waters, je suis d'accord de parler de "mégalomanie de groupe" si l'on ne parle que de Roger. Parce que le mégalomane qui a raconté son histoire à travers ce film (vivivi) c'est bien lui. Et pas Gilmour. Ou Mason. Ou Wright (qui sera viré comme un malpropre par Roger himself avant l'enregistrement de The Final Cut). Que ce film ait une grosse tendance mégalomane, ça me semble inévitable. D'un projet de "groupe" (Pink Floyd était déjà au bord de l'implosion à cette époque) on passe donc à un projet totalement solo (musique et textes de l'album, scénario du film). Donc, certes, ça gâche la cohésion de l'ensemble. Mais la faute en est essentiellement imputable à Waters qui, pris d'un coup de melon a voulu raconter son histoire à la troisième personne.