Je dois avouer n'avoir jamais lu le livre de Collodi, ayant été dégoûté plus ou moins à jamais de l'histoire misérabiliste du hideux pantin "Pinocchio" par l'horrible adaptation réalisée par les sombres mercenaires de la maison Disney. J'ai en également soigneusement évité jusqu'à ce jour toutes les adaptations cinématographiques, et je ne peux imputer qu'à un moment de faiblesse dû au confinement le fait d'avoir cédé au souhait de ma fille de perdre deux heures devant le film de Garrone, qui plus est avec le ridicule Benigni, qui fait aussi partie de ma "liste noire" personnelle depuis l'abject film révisionniste "La Vie est Belle". Bref, je n'étais pas bien disposé du tout vis à vis de ce "Pinnochio" 2020, et je dois dire que je n'ai pas été déçu !
Mal écrit, mal construit et donc terriblement ennuyeux, affreusement mal interprété (même si Benigni est correct dans l'intro du film, je dois l'admettre à contre-cœur) en particulier par le gosse ridicule sensé "incarner" le foutu pantin en bois, le film de Garrone souffre surtout d'un vice mortel dans son concept de base : placer ce roman "initiatique" au cœur de la misère de la campagne italienne miséreuse du siècle dernier, pourquoi pas ? Mais alors il fallait éviter à tout prix ces images léchées et "pubardes" (j'imagine que l'office touristique italienne a mis la main au portefeuille) et cet académisme à l'américaine qui fige toutes les scènes dans un glacis élégant bloquant toute émotion.
Entre la niaiserie pour morveux mal élevés qui provient probablement de Collodi et le malaise que provoquent nombre de scènes très "limites", "Pinocchio" réussit en outre à être ni un film pour enfants (trop noir, presque traumatisant par instants), ni un film pour adultes (la bêtise crasse du personnage de Pinocchio s'avérant insupportable au bout de 10 minutes). Si l'on ajoute des effets spéciaux mêlant maquillages traditionnels et CGI et allant du meilleur (le pantin lui-même) au pire (la scène du "requin" est à vomir !), des personnages épuisants de niaiserie, on est face à un bon gros navet dont il vaut mieux oublier le plus rapidement possible l'existence.
Mon second et dernier "Pinocchio", je le jure !
[Critique écrite en 2020]