Après Retour au Pays d’Oz et Blanche-Neige et le château hanté, Filmation poursuit sa politique "créative" des suites officieuses, en ciblant cette fois-ci Pinocchio, devenu un véritable petit garçon depuis les événements racontés dans le conte de Carlo Collodi (ou le classique Disney, à vous de choisir), et vivant ici de nouvelles aventures téléphonées à souhait.
Le film est mauvais, mais l’animation n’est pas déshonorante. On sent que les moyens ont été engagés dans ce secteur. Le résultat visuel est correct, dans la technique et le mouvement. Le travail des animateurs aurait gagné à être mis en valeur avec une véritable histoire originale, et non pas cette contrefaçon grossière.
Filmation aurait pu nous proposer sa propre version des aventures de Pinocchio, avec une nouvelle alternative au classique Disney, au lieu de cela, le studio préfère surfer sur la popularité du chef d’œuvre en réalisant sa suite (ou plutôt celle d’un film qui n’existe même pas). Quelle drôle d’idée !
L’intention de base est facile, et franchement contestable. L’histoire manque de réflexion, elle se contente de recycler les événements racontés dans l’histoire originale, jusqu’à retransformer Pinocchio en pantin de bois. Pauvre Pinocchio !
Les nouveautés sont d’une pauvreté créative incroyable. Les personnages sont inintéressants, les dialogues sont fades, l’ambiance et les décors sont élémentaires.
Si l’animation est correcte, l’aspect des personnages laisse à désirer. En d’autres mots, ils sont vilains. Même Pinocchio fait de la peine à voir.
Les chansons, qui auraient pu être un aspect distrayant de la production, n’ont pas été doublées en français. Dommage !
Tout comme Blanche-Neige et le château hanté, Pinocchio et l’Empereur de la nuit ne vaut pas du tout la peine de perdre son temps. Le film s’affirme avant tout par son ambition purement mercantile, parfaitement dépourvue de toute audace créative.
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