Piranha 3D, les dents des étranges créatures du lac retournées du passé

Alexandre Aja place assez « finement » (dernière fois que j'utilise cet adverbe ici) son film de monstres aquatiques au cœur du « Spring Break ». Cette débauche organisée des étudiants américains, autorisés l'espace de quelques jours à vivre sans limite avant « d'y repenser toute leur vie avec une nostalgie extrême alors qu'ils seront enfermés dans leurs petites existences bien rangées » comme l'explique le réalisateur lui-même.

Piranha 3D obéit au même mode d'emploi. Partage entre une esthétique de clip MTV et un hommage aux films de monstres pop-corn du cercle dernier. La team Spielberg en tête (Joe Dante et Robert Zemeckis notamment). Pour pondre son film, Alexandre Aja va en effet davantage chercher du côté du film familial que du film d'horreur.

Mais le jeune spectateur des années 80 à vieilli, est devenu cynique et veut du sauvage. Donnons lui quelques bimbos poursuivies par une meute de poissons carnassiers remontés des profondeurs. Laissons parler l'hémoglobine.

Côté acteurs, Alexandre Aja opte ainsi pour du people de seconde catégorie. Il appelle à la rescousse le second rôle pilier de fond des comédies familiales déjà citées. Si certains semblent ici en roue libre, on ne sait plus distinguer l'intention potache du ratage ! La réalisation n'ébouriffe pas vraiment et se concentre sur l'action. Seuls les plans subaquatiques se détachent du lot et trouve un écho singulier dans une 3D monochrome et silencieuse (tendance Jack Arnold ?).

Que reprocher au film ? Sûrement pas de s'en tenir à son principe d'hommage charcuté. Mais de parfois perdre sa lisibilité en cours de route en tentant deux intrigues en parallèle, le bain de sang de la foule et la résistance des héros. Pas aidé non plus par l'aspect multiple du monstre Piranha dont, très vite, on ne saisit plus les mouvements et les réactions.

Heureusement que le film sait quand lâcher du lest, transformant le dégoût en grand éclat de rire !
Acariatre
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le 30 août 2010

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