Film à la dérive mais qui n'échoue pas
Cette grande catastrophe industrielle est bancale comme un vieux pirate éméché : c'est souvent une alternance maladroite entre décors naturels somptueux et bassins étriqués, situations adultes (viols, exécutions) et humour grand public, séquences de combats passables et infiltrations plus discrètes réussies.
Le personnage principal en est le meilleur exemple : la vieille loque repoussante se révèle être un digne contemporain du chevalier François de Hadoque. Le verbe haut et une propension au comique de situation rappelent ce qu'un pirate de cinéma ne devrait jamais cesser d'être. Walter Mathau y est excellent.
Le film souffre de longueurs romantisées et aurait pu être un peu plus court. Le film de pirates, genre compliqué et risqué (Munchausen, l'Ile aux pirates, Waterworld) a retrouvé un public avec Johnny Depp, quelques bellâtres et des effets spéciaux à foison. Rien à voir avec ce Polanski à l'ancienne, son charme bourru et sa drolatique scène de fin.