Le premier opus de la saga Pirates des Caraïbes fut un gros succès surprise, rapportant plus de 600 millions de dollars au box-office mondial. Un score largement dépassé par le deuxième qui atteint la barre symbolique du milliard de dollars de recettes. Pour sa suite directe (les volets 2 et 3 formant une seule et même histoire), les studios sont donc quasiment assurés du succès. Un budget de 300 millions de dollars est mis à la disposition de l'équipe du film pour clore en beauté cette trilogie. Et même si ce troisième opus n'atteint pas le score du deuxième, il rapporte tout de même environ 960 millions de dollars à travers le monde.
Jusqu'au bout du monde est la digne suite du Secret du coffre maudit. On y retrouve certains défauts comme certaines qualités. Parmi les défauts, il y a notamment cette grande part de dialogues et de complots entre les personnages. Tout le monde manigance contre tout le monde, des alliances, parfois éphémères, se forment et cela peut venir perturber le public qui peut s'y perdre. Même si Ted Elliot et Terry Rossio ont prouvé qu'ils étaient deux très bons scénaristes, ils ne parviennent pas à éviter ce problème, une deuxième fois de suite. De plus, on peut leur reprocher l'écriture de la partie où Jack Sparrow est dans l'autre monde et, par extension, toutes les scènes où Jack parle à ses hallucinations. Cette idée d'ajouter de la folie au personnage n'était pas utile et surtout, ces scènes manquent d'intérêt. Elle ont clairement une visée humoristique mais cela ne prend pas, et font plus trainer en longueur le récit qu'autre chose.
Le problème repose surtout sur le fait que durant les 2H50 de film, contrairement au deuxième volet de la saga, celui-ci n'a pas de grandes scènes d'action (comme celle avec la roue du moulin) pour booster un peu le rythme. Par conséquent, on peut percevoir quelques longueurs dans le récit. Mais cela est en réalité dû au fait que le film se réservait pour nous préparer une séquence finale dantesque. Gore Verbinski, qui est maintenant habitué à ce genre de scènes, est visiblement très à l'aise et nous filme un affrontement très spectaculaire. Avec de superbes effets spéciaux, et le côté fun habituel de cette saga, ce troisième volet donne tout ce qu'il a dans cette ultime bataille pour nous offrir un show extraordinaire.
Enfin, on ne peut pas parler d'un film Pirates des Caraïbes sans mentionner la bande originale. Hans Zimmer est évidemment de retour à la baguette, pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Il reprend les principaux thèmes, toujours aussi géniaux, tout en ajoutant de nouvelles partitions. Cependant, ces dernières ne sont pas aussi marquantes que celles des précédents opus, mais la bande originale reste néanmoins très bonne.
Quant au casting, il n'y a rien de vraiment nouveau. Les acteurs connaissent leur rôle et le jouent bien. Johnny Depp, malgré les hallucinations de son personnage, reste encore excellent en capitaine pirate, tout comme Geoffrey Rush.
Jusqu'au bout du monde est peut-être finalement un peu inférieur aux deux précédents opus, mais il garde toute la saveur d'un bon film Pirates des Caraïbes. Et ce ne sont pas les quelques baisses de rythme qui vont venir gâcher un tel divertissement, époustouflant et fun, accompagné d'une super musique.