Chaque fois que je parle de ce film avec quelqu'un, je comprends un peu plus ce qui me fait l'aimer tant.
Il y a tout, et on en découvre chaque fois davantage.
Initialement promotion d'une attraction Disney produit par un blaireau, on l'a déjà dit, le film ne partait pas gagnant.
De ma liste "Ces films auxquels on ne croyait pas", c'est sans doute la plus belle surprise, parce que la plus énorme.
Il a rejoint sans hésitation mon top10 Films.
Mais pourquoi tout ça ?
Des pirates.
Keira Knightley.
Johnny Depp.
Des pirates.
De la thune.
De l'aventure.
Des pirates.
De l'épique.
Du glauque.
Des pirates.
Du surnaturel.
Des chorégraphies.
Des pirates.
Oh bien sûr, il y a des figures imposées, cela reste à la base un film pour enfants (usage restreint au maximum du sang par exemple, le happy end qu'on ne décrit plus), mais cela ne dispense pas de la violence, de la mort, de la dépravation.
Pirates des caraïbes c'est pas tout rose tout le temps.
Hommes et navires sont crades, craquent, pètent dans tous les sens (oui, toujours les hommes et les navires).
Y'a de l'amour, de la trahison, du cynisme.
Les personnages sont fouillés, même si parfois un peu caricaturaux. Cela ressemble tellement à un hommage à tous les films du genre qu'on le pardonne sans peine.
Bien sûr, Johnny Depp livre sans doute la meilleure prestation de sa carrière, pourrait sans doute tenir le film à lui seul.
Oui mais voilà, il n'est pas seul.
Le casting est à la hauteur, juste. Même Orlando Bloom, qu'on dit parfois effacé dans ce film, "colle" bien à son personnage à mon sens et, ne spoilons pas mais, on voit très bien au fil des opus suivants qu'il prend toute la dimension héroïque qu'il n'embrasse pas dès le premier.
C'est encore mieux.
On retrouve la morale des pirates, une espèce de code d'honneur qu'on suit quand ça nous arrange, mais malgré tout une forme de respect et de loyauté (bon jusqu'à un certain point, faut pas déconner).
Paroxysme de cette ambivalence, Sparrow, tantôt désespéré, tantôt désespérant, tantôt flamboyant, virevolte de la dunette au grand mât, il occupe l'espace visuel et émotionnel.
Oscillant entre le sérieux et la dérision, le film n'est jamais lourd ni long.
Les dialogues percutent, l'enchaînement des scènes sert au mieux le scénario, les temps morts arrivent à point nommé, bref tout est sous la main quand on en a besoin, on se croirait presque chez Ikea.
Visuellement rien à redire.
De la chorégraphie des affrontements aux paysages, effets spéciaux, on en prend plein la gueule.
La musique n'est pas forcément toujours très subtile, mais toujours très à propos. Que ce soient les combats navals, les combats à l'arme blanche, on a envie de se lever de son siège et sauter partout.
Ouais, c'est du réchauffé et je vous emmerde, c'est tellement bon.
Pirates des Caraïbes c'est la quintessence de ce que se devrait d'être un blockbuster : des moyens énormes mis au service d'un divertissement dont la qualité étonne. Éblouissant.
Y'a du rhum, des femmes, et d'la bière nom de dieu.
ENCORE !