Le retour en grâce des films de Pirates !

Fut une époque, glorieuse et oubliée, où le pirate était sur tous les écrans. "Le corsaire rouge", "Capitaine Blood", "La Flibustière des antilles", "Le vagabond des mers", "Les révoltés du Bounty" etc.

Polanski avait bien essayé de relancer le genre avec son "Pirates", mais son échec fut retentissant (bien que ce film ne manquait pas d'intérêt).

C'est avec Pirates des Caraïbes, la malédiction du Black Pearl, que le genre fut relancé. Non pas en adaptant la vie d'un pirate fameux ou un livre Stevensonien, mais en adaptant... Une attraction de parc à thèmes. Et pas n'importe quel parc ! Disneyland !

Avec par dessus tout Bruckheimer à la production, un frisson d'angoisse m'avait saisi... Avouons le, ça partait mal.

En ce qui concerne l'adaptation de l'attraction du Parc Disney, tout y est. Le village des pirates tonitruants tirant en l'air, la musique des tavernes, la prison avec son chien la clef entre les dents, les chansons de flibustiers, les bagarres, les gueules cassées, les soulards, etc. Tout est coloré, bigarré, sans pour autant tomber dans le grotesque absolu, un effort certain de reconstitution de l'époque transparait à l'écran...

Ensuite, le cahier des charges est respecté : c'est un très bon divertissement qui respecte les codes des films de pirates (Batailles navales, Pirates hauts en couleur, Pillages, damoiselle en détresse, damoiseau en apprentissage de la vie de pirate, etc) avec en plus un "soupçon" de surnaturel qui revigore le genre.

Gore Verbinski sait rendre son film fun, dynamique et plaisantin, servi en cela par une tripotée d'acteurs qui cabotinent pour notre plus grand plaisir dans leurs costumes de flibustiers et leurs maquillages crasseux, Geoffrey Rush et Johnny Depp en tête. Dans ce registre, Orlando Bloom (de part le rôle qu'il tient, il faut l'admettre), supporte mal la comparaison, sans être mauvais pour autant. Quant à Keira Knightley, pour un premier rôle dans une production hollywoodienne, elle s'en sort plutôt bien (Et puis Rognntudjuu qu'elle est jolie à regarder avec sa bouche entrouverte et son sourire mutin !).

Le personnage de Jack Sparrow est diablement intéressant, car pourvu de sa propre moralité, qui tangue non pas entre le bien et le mal, mais entre son obsession (récupérer son navire) et l'idée qu'il se fait de lui même (rester dans la légende). Son "parcours" tout au long du film nous évite un scénario purement manichéen, chaque personnage tirant la couverture à soi.

Bref, un bon film pour les enfants, et pour les nostalgiques des films de pirates dont je fais partie !

Yo Ho Ho ! And a bottle of rhum !