Tout le monde sait aujourd'hui que Pirates des Caraïbes était l'adaptation d'une attraction de Disney World consacrée au monde des pirates. Ce projet casse-gueule aurait pu déboucher sur une infame daube cinématographique et pourtant un miracle s'est produit grâce à deux éléments, Gore Verbinski et Johnny Depp. En effet La Malédiction du Black Pearl fonctionnait de part une réalisation habile, jouant parfaitement avec le cadre et à une interprétation magistrale d'un Johnny Depp qui allait donner corps à un des anti-héros les plus charismatiques de l'histoire du cinéma. Si l'histoire de la malédiction à conjurer n'est pas nouvelle, elle permet de donner vie à l'attraction de Disney d'autant que les effets spéciaux s'avèrent très soignés et jouent finement sur la condition des pirates victimes de la malédiction. Quant à Johnny Depp, il cabotine à souhait et pimente chaque scènes du film avec son charisme ravageur et la malice jubilatoire dont fait preuve Jack Sparrow tout le long du récit, en faisant autre chose qu'un vulgaire divertissement tournant autour de l'univers de la piraterie. Enfin il faut également parler de la bande son de Hans Zimmer soulignant également l'aspect épique ou humoristique du long métrage avec une grande efficacité à défaut de faire preuve de subtilité. La Malédiction du Black Pearl fut une belle surprise en 2003 parce qu'elle parvenait à transformer une simple attraction touristique en une belle épopée mêlant adroitement l'aventure, la comédie et le fantastique mais surtout parce qu'elle transformait un Johnny Depp alors au sommet de son art en anti-héros inoubliable de malice et de couardise dynamitant les codes bien-pensants de l'univers formaté de chez Disney.