À un cheveux de la trilogie originale...

Commencer le film en montrant la décadence de Jack Sparrow était un pari très osé: plus de navire, un équipage qui part en lambeau, plus de dignité, sa chance légendaire l'a quitté, jusqu'au renoncement réel de son compas qui ne supporte pas sa trahison en libérant sa plus grande peur: le capitaine Salazar et son équipage fantôme. Et c'est là que la magie s’essouffle un peu: bien que magistralement interprété par Javier Bardem, Salazar reste un méchant trop classique pour surprendre. Son pouvoir qui l'empêche de toucher terre rappelle trop Davy Jones, son obsession des pirates rappelle trop Lord Beckett... Il aurait été plus intéressant de lui offrir une autre vulnérabilité. L'idée des requins zombies était bien amenée, néanmoins j'aurais aimé qu'ils développent mieux le second de Salazar. Il y avait moyen de montrer un second qui finisse enfin par s'opposer à la folie meurtrière de son capitaine, l'histoire aurait pris un tournant beaucoup plus intéressant et vraiment différent. Globalement la seconde partie du film reste trop classique et empêche le film d'atteindre les sommets que nous promettait la première partie. Seuls le mariage de Jack (déjà culte) et l'évolution du personnage de Barbossa apportaient quelque chose de vraiment neuf dans cette seconde partie, notamment le rapport touchant d'Hector avec sa fille qui offrait une dimension très humaine au fameux pirate: son sacrifice final étant vraiment une surprise agréable. Les nouveaux personnages apportaient vraiment quelque chose d'intéressant, la fille de Barbossa surprend par ses connaissances, la peur des gens de l'époque de la science est vraiment bien utilisée pour l'amener sur les traces de la piraterie. Le jeune fils de Will a ce côté naïf qui n'est pas pour déplaire. Malheureusement la romance naissante entre les deux aurait méritée d'être mieux développée sur plusieurs films.