« La mort est un jour qui mérite d’être vécu ! »

Appréhension et impatience m’ont mené dans cette salle obscure pour vivre (je l’espère) la dernière aventure de Jack Sparrow. Le retour à la trilogie de départ est très plaisant, même si, pour tout avouer, ce qui me manque surtout c’est le trio : Jack, Will et Elizabeth. Les réseaux sociaux ont crié sur les toits le retour d’Orlando Bloom et de Keira Knightley mais ce n’était qu’un coup de pub « mensonger » parce qu’a eux deux ils ne remplissent que 2 minutes du films à tout casser… Frustrée je suis.

Les deux p’tits nouveaux se sont plus ou moins fait une place dans la saga mais moins dans le scénario. Certes, l’intrigue se tient bien plus que celle du quatrième opus qui faisait de Barbe Noire un personnage flou et vide. Mais on sent le déjà vu remixé : Henry Turner qui veut sauver son père de la malédiction comme le voulait Will Turner pour son père (néanmoins, la détermination et le charisme de Will en ont tout de suite fait un personnage attachant contrairement à Henry qui se laisse beaucoup trop aller au gré du vent), ou l’apparition d’une fille cachée dans Pirates des Caraïbes et la Fontaine de Jouvence, ou encore l'équipage de pirates maudits et invincibles du premier film...

GROSSE CRISE, en tant que fan de la saga à propos d’une énorme incohérence du film. Dans cet opus Jack aurait obtenu le compas « magique » à ses 20 ans, lors de la mort de son capitaine en pleine mer. Mais… Calypso (alors encore qu’une sorcière vaudou) nous a bien dit dans Pirates des Caraïbes et le Coffre Maudit que Jack lui avait volé ce même compas. Les deux versions sont incompatibles les gars. Sans compter que dans cet opus, si Jack à le malheur de se débarrasser du compas il permet à Salazar de sortir de son tombeau qu’est le Triangle du Diable. Pourtant Jack se déleste de ce même compas à plusieurs reprises au cours de la saga ! Il le donne à Elizabeth pour qu’elle trouve le coeur de Davy Jones afin de sauver Will, dans le 2e opus ; Il le donne à Will pour marchander avec Beckett dans le 3e opus ; Il le donne à Gibbs dans 4e opus… J’en oubli peut-être d’autres mais je relève que dans ces moments là, jamais on a entendu parler de Salazar, la terreur des mers. Alors toute l’intrigue qui repose autour du compas est faussée par ces incohérences monstrueuses.

Mis à part ça, j’ai adoré le flash back sur le passé de Jack. Mais il en découle un goût de trop peu. J’aurai aimé en savoir davantage sur Barbossa qui est selon moi un personnage aussi important que Jack. Faut dire que Geoffrey Rush l’interprète à merveille ! Il est méconnaissable dans le corps de ce pirate amer et adorable à la fois (Gros point noir sur le changement de VF de ce personnage…). On ne peut pas en dire autant pour le jeu de Johnny Depp dans ce dernier film. Johnny s’essouffle, il se perd et Jack devient un empoté, passe au second plan et n’apparaît que pour déblatérer des blagues salaces. Merde Johnny… tu ne crois plus en Jack ou quoi ? J’ai été déçue de son jeu, du manque de prestance de Jack et des répliques faciles. Brenton Thwaites, quant à lui, ne perce pas l’écran. Il fait son job mais il se fait devancer par Kaya Scodelario. Pour autant, je contredit tout ceux qui disent qu’elle surplombe Keira Knightley, ou que son personnage est plus intéressant que celui d’Elizabeth. C’est vrai que Carina est une jeune femme qui défend ses droits, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui pousse le genre féminin sur le devant de la scène. Mais Elizabeth, après avoir été une jouvencelle en détresse est aussi devenue, dans l’évolution de son personnage, une femme de caractère qui se fait nommer capitaine, qui prend des décisions, qui se bat contre des pirates et qui tue accessoirement Jack pour qui elle a éprouvé « quelques frémissements ». Enfin, Javier Bardem est très bon, comme souvent dans ses rôles de méchants. Cependant, son personnage n’est pas aussi creusé, blindé et vrai que celui de Barbossa qui fait un vrai méchant ambiguë ou celui de Davy Jones à la part d’ombre justifiée par un cœur tendre. Les intentions de Salazar contre les pirates ne sont pas claires, c’est trop vague et trop peu solide pour faire de lui un vrai méchant.

A vrai dire, ce film est meilleur que le quatre si on le considère indépendamment de la saga, mais autrement, il ne vaut pas mieux. Même si la fin tragique et heureuse à la fois m’a énormément émue et surprise, je ne peux pas lui octroyer plus que 6/10 car je suis nostalgique de la saga qui m’a converti à la piraterie.