Jim Slade est un jeune militaire condamné aux travaux forcés car en tant que témoin de Jéhovah il refuse d'utiliser les armes.Une fois libéré il rentre chez lui à Tucson,Arizona,pour découvrir que ses parents ont été assassinés.Ulcéré,il entreprend de retrouver les membres du gang coupable de ces meurtres et il les élimine un à un.Il atterrit finalement à Gulberstone,au Texas,où est censé être Corbett,le chef de la bande et le dernier qu'il ait à tuer.Son courage et son aptitude à révolveriser incitent les autorités locales à l'embaucher comme shérif.Aidé du croque-mort et d'un étrange pasteur de passage pas manchot du flingue,il s'apprête à régler ses comptes avec l'affreux,mais il semblerait que celui-ci ait un complice en ville.Actif des années 60 à 80,le réalisateur italien Umberto Lenzi est un des piliers de la série B de cette époque.Sa prolifique filmographie s'étend à tous les genres,du giallo au western en passant par l'horreur,l'aventure,le péplum,la guerre,l'espionnage et même l'érotisme,une production généralement assez médiocre à l'exception de sa contribution au poliziottesco,ces polars ultra-violents très en vogue de l'autre côté des Alpes dans les seventies.Il a d'ailleurs signé avec le très extrême "La rançon de la peur" un des monuments du genre.Là,on est dans le western spaghetti,une discipline qui a rarement donné de bons résultats en-dehors des oeuvres de l'immense Sergio Leone.Et ce n'est pas ce "Pistolets pour un massacre" qui va faire exception à la règle.Cette coprod italo-espagnole ramouille gentiment au gré d'un scénario incohérent et elliptique à souhait,ce qui est dommage car il y avait de quoi faire en utilisant mieux certains éléments intéressants.Lenzi filme ça très correctement mais ne parvient pas à transcender les faiblesses d'un script erratique qui débute comme un remake de "Nevada Smith",sorti deux ans plus tôt,pour ensuite se poursuivre en resucée de "L'homme aux colts d'or",ce qui en fait une préfiguration de "L'homme des hautes plaines",qui surviendra cinq ans plus tard.Rien n'est vraiment clair ni logique là-dedans et on passe brusquement d'une scène invraisemblable à une autre.Qu'est-ce que Slade fout dans l'armée si sa religion lui interdit de tuer?Et comment se fait-il qu'il se transforme illico en assassin dès son retour at home?Certes ses parents ont été zigouillés mais son changement est radical pour un mec aux convictions si profondes.Quant à sa formation,elle est totalement évacuée,le gars n'a jamais tenu une crosse et la séquence d'après il est devenu un pistolero invincible.Ses aventures texanes ne sont guère convaincantes non plus.Il s'agit d'un méli-mélo de manoeuvres insensées des uns et des autres,tandis qu'on devine très vite l'identité du traître.Même le leader du gang s'y met lorsqu'il tient le héros à sa merci et qu'il l'épargne en inventant une manip débile,alors qu'il sait que le zig est venu là pour l'éliminer.Quelques fulgurances propres au spag surnagent toutefois,comme l'intervention de ces fous dangereux transférés d'un asile détruit à la prison de Gulberstone,et le chaos qui va découler de leur évasion.Slade est joué par Peter Lee Lawrence,qui n'est ni anglais ni américain mais allemand,de son vrai nom Karl Hyrenbach.C'est un blondinet fadasse et pas très doué qui eut pourtant son heure de gloire dans le western rital et dans d'autres genres du bis européen.Le pasteur aussi violent que sentencieux est incarné par John Ireland,un des grands méchants hollywoodiens qui s'est échoué comme beaucoup d'autres acteurs américains en fin de carrière dans la série B transalpine,et lui est comme d'hab excellent.Dans un casting essentiellement espagnol et italien on remarque un florilège de gueules patibulaires habituées de ce type de productions,comme celles de Piero Lulli ou Eduardo Fajardo.Note et critique de film d'Umberto Lenzi publiées précédemment:"Les chiens verts du désert"-2.Moyenne:2,5.