Lorsqu'en 2000, le méconnu David Twohy sortait sur les écrans sa petite œuvre intimiste nommée Pitch Black, nul ne pouvait se douter que bien des choses allaient changer pour l'équipe du film. Vin Diesel allait devenir un héros de films d'action testostéronés, Radha Mitchell allait poursuivre une belle petite carrière cinématographique et David Twohy allait réaliser une suite plus dantesque dans un space-opera déguisé en blockbuster : Les Chroniques de Riddick...
Mais pour Pitch Black, c'est une toute autre affaire, le film étant résolument intriguant, simple mais ingénieux, au pitch des plus originaux : des passagers confrontés à des extra-terrestres voraces (dont le look rappelle fortement les Xénomorphes d'Alien) sur une planète où il fait constamment nuit. Leur seul espoir : le dangereux psychopathe nyctalope Riddick, unique rempart contre ces créatures nocturnes, aussi bien capable de sauver les rescapés que de les trahir à la moindre occasion. Et c'est sur cette ambiguïté et sur le personnage autrement charismatique de Riddick que le film joue, le gaillard aux gros muscles et aux lunettes noires étant un véritable anti-héros des plus attachants.
Collectionnant les moments forts (à l'instar du crash d'avion du début, mettant tout de suite dans le bain un spectateur intrigué), Pitch Black joue la carte du survival en milieu hostile teinté de science-fiction, Twohy instaurant une atmosphère sombre et quelque peu désespérée où nos rescapés aux personnalités diverses et variées ne devront faire confiance qu'au pire criminel de leur temps. Action, rebondissements inopinés et passages de terreur pure parfois sanglants sont donc au programme pour ce film d'horreur spatial plus effrayant qu'il n'y parait, mené d'une main de maître par un réalisateur doué qui fait l'effort de ne pas abuser d'effets spéciaux réussis pour laisser place à de bons vieux frissons bien orchestrés. Une belle réussite pour un petit film indépendant au succès inattendu.