Castro, animateur à succès, est à présent sur le déclin. Son chauffeur, Manu, le conduit à la pendaison de crémaillère de sa productrice, Nathalie, qui a emménagé dans une maison près de Paris. Hélène, sœur de Nathalie et ex-femme de Castro, vient également avec son nouveau compagnon. Leur fille, Nina, qui a écrit un livre librement inspiré de la vie de ses parents a pas mal "balancé" sur ses parents. La fête bat son plein mais les esprits d'échauffent.
Place publique est une comédie de moeurs d'Agnès Jaoui sorti sur les écrans en avril 2018.
Le film s'est fait pas mal étrillé par la critique et les spectateurs. On reproche au duo Jaoui/Bacri de ne pas trop se renouveler après Au bout du conte dont je n'ai gardé aucun souvenir.
Personnellement, j'ai plutôt été séduit par Place publique. Collant au plus près de la réalité et aux contradictions de ses personnages, le film est une satire grinçante de la société soutenu par des dialogues ciselés. Le film "brille" par sa peinture réaliste des comportements de ses personnages principaux. Tout y est faux, tout n'est qu'apparence dans ce bal des hypocrites...
Jean Pierre Bacri est étincelant dans le rôle d'un vieux beau ronchon et cynique coiffé d'un toupet, habillé de noir comme Thierry Ardisson, plutôt adepte du "Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais".
Castro imite Yves Montand plutôt bien mais sort également durant le film deux ou trois tirades "pas piquées des hannetons" à hurler de rire, notamment celle où il déclare "que des gars de 60 ans ne vont certainement pas coucher avec des femmes de leur âge comme Nathalie et Hélène" qui en restent médusées.
Cynique et désabusé, Castro est en conflit permanent avec son ex épouse, Hélène (Agnès Jaoui), bourgeoise engagée et humaniste, en couple sans conviction, alors qu'elle est secrètement amoureuse de Jean-Paul (Frédéric Pierrot) engagé dans l'humanitaire, qui entretient une liaison avec la fille de Nathalie qui a ...20 ans.
Cette peinture sociétale n'épargne personne: Pavel (Miglen Mirtchev), le "marlou" de Nathalie qui parle à peine français, Nina (Nina Meurisse) écrivaine fragilisée par des parents absents et égoistes, Samantha (Sarah Suco), la serveuse adepte des réseaux sociaux, plus préoccupée par faire des "selfies" avec des gens connus que le service (...).
Le film doit beaucoup à l'ensemble de son casting et à un Jean Pierre Bacri délicieusement odieux, aux antipodes du personnage qu'il avait interprété dans Le sens de la fête.
Ma note: 7/10