Il y avait, dans chacune des collaborations du désormais incontournable duo Jaoui-Bacri, quelque chose d'attachant, comme une mélodie douce parmi cette étude de comportements sociaux noire, fine et cruelle.
Même dans le mal-aimé Parlez-moi de la pluie, Bacri y campait un réalisateur gauche et rêveur absolument irrésistible, touchant et faisant rire aux éclats.
Le problème est là : Dans Place Publique , aucun des personnages ne suscite ni empathie ni attachement. Si ce point aurait pu être une volonté de ses auteurs,afin d'illustrer le fait que derrière ce vernis de célébrité ne reposait en fait que des êtres noirs et profondément méchants, le film aurait gagné en causticité, en ironie, ce qu'il ne trouve ici jamais.
Le film est doux, mais pourtant jamais paresseux tant il s'entête à proposer une galerie de portraits riche. La fête semble fausse, aussi fabriquée que ces personnages : Une illustration de la jeunesse portée par Mister V et sa bande, une jeune auteure réglant ses comptes sur la Place Publique, ce présentateur télé sur le déclin, avec un Jean-Pierre Bacri (On fait un coucou à Thierry Ardisson qui appréciera le taillage en règle) qui n'a jamais été aussi détestable, et enfin une Agnès Jaoui qui rejoue ici (encore une fois) son rôle de femme humaniste à côté de la plaque.
On ne participe jamais vraiment, et l'on regarde ce petit groupe s'agiter de loin, sans vraie empathie, et Place Publique réussit alors au moins à recréer ce petit monde en plastique, qu'il s'évertuait à dépeindre, tombant hélas complètement dedans.
Un défaut? Non, pas vraiment. Une réussite? Non, pas vraiment non plus.