Il y a quelques mois sortait l’excellent « Call my by your name », sorte de pendant masculin du sublime Carol. Dans le même registre d’histoire d’amour homosexuel au masculin, « Plaire, aimer et courir vite » est une version plus urbaine, avec un ton débonnaire typiquement Franchouillard, tout en étant aussi bon au final !
Si l’errance amoureuse et les hésitations sont proches de son précédent film « Les deux amis », ici le spleen, les dialogues et les errances sont nettement mieux maitrisées.
Pas une minute de pathos, de nombreux rires, un florilège de références littéraires sans ton prétentieux, des dialogues léchés (si je puis dire…) et un trio d’acteurs toujours impeccable.
Loin des caricatures, Vincent Lacoste, Pierre Deladonchamps, Denis Podalydès nous livrent des personnages tous différents et passionnants, ayant chacun leurs problèmes amoureux avec, en trame de fond, les ravages du sida, dure réalité très présente dans ce milieu dans les années 1990. Les aventures du trios sont fort bien rythmées par une BO digne d’un excellent film US (mention spéciale pour la chorégraphie de haute voltige) !
Sans rien dévoiler de plus, le film montre comme rarement, les effets contraires de l’amour ainsi que l’opposition entre le premier et le dernier amour.
A la sortie du film, nous avons envie de revenir en arrière et écrire de nouveau de belles lettres enflammées, chiadées et puissantes, comme lorsque nous n’avions que ce moyen et le téléphone (payant) pour communiquer. Quand chaque mot était choisi et pesé, quand nous prenions le temps de déclarer notre flamme et de l’entretenir avec ferveur… Film nostalgique d’une époque révolue.
Bref, voici une pépite intelligente à savourer en prenant le temps : ne vous inquiétez pas, les 2h passent sans trouver le temps long, même si le rythme est lent.