J’avais bien aimé Les chansons d’amour, nettement moins Les bien aimés et depuis je n’ai rien vu d’autre de Christophe Honoré avant ce Plaire, aimer et courir vite, sélectionné à Cannes en compétition officielle.
Comme j’en ai lu du bien ici sur SC, je me suis dit que pourquoi pas revoir un Honoré.
Le début n’est pas franchement engageant, mais ensuite il devient très intéressant, grâce à un scénario bien foutu, une mise en scène élégante et des personnages consistants, tout spécialement Jacques, incarné par un remarquable Pierre Deladonchamps, que je ne connaissais pas. Vincent Lacoste et Denis Podalydès (de la Comédie Française ; je le signale qu’il est de la CF, parce que sinon j’ai peur de devoir payer une amende ou des droits d’auteur, vu que c’est toujours noté qu’il est de la Comédie Française) sont également très bien, tout comme leurs personnages.
Le film fait évidemment penser à 120 battements par minute, Grand Prix à Cannes l’année dernière, mais il est pourtant très différent. Campillo avait fait un film de combat pour dénoncer la passivité du pouvoir face à une maladie qui touchait, au départ, des marginaux et cherchait à saluer la mémoire des activistes d’Act Up. Le film d’Honoré est moins militant et même s’il est aussi question du SIDA, qu’il se passe majoritairement à Paris et qu’on est également dans les années 90, il traite d’un homme approchant la quarantaine (Jacques) qui voit un nouvel amour avec un jeune de 22 ans (Arthur, interprété par Vincent Lacoste) lui tomber sur le cul, alors qu’il s’apprête à mourir et qu’il éprouve quelques scrupules à offrir sa déchéance en spectacle à ce jeune homme plein de vie.
Christophe Honoré a vraisemblablement mis beaucoup de son vécu dans cette histoire (Jacques est romancier, Arthur est un jeune breton qui aime les enfants, venant faire du cinéma à Paris) citant explicitement des auteurs qu’il aime (Koltès, Fassbinder, Proust, Rimbaud,Guibert, Truffaut, Carax, Campion…) et évoquant certainement des amis morts de la maladie.
Le film n’est cependant pas triste (il y a même des séquences drôles), grâce à des personnages percutants et à une Bande Musicale des années 90 très stimulante et n’est jamais vulgaire.
Pour résumer, je dirais que c'est un bon film.
Note : 7,5