Je copie colle mon statut Facebook écrit à chaud (à l'instant) en rentrant du cinéma. Parce que c'est comme ça.
Christophe Honoré a joué avec mon cœur pendant 2h12. Il l'a d'abord cajolé, chatouillé un peu, fait battre beaucoup, en balançant un Massive Attack d'emblée puis en filmant une scène incroyable et en deux mouvements sur un morceau du premier album de Ride. Dès lors, mon coeur battait la chamade, plutôt joyeusement, mais avec bien sûr quelques sursauts d'inquiétude. Et puis il l'a cueilli dans sa main, et il a commencé à serrer. Doucement, presque tendrement d'abord, avec un bouleversant titre d'Anne Sylvestre que je n'avais vraiment pas vu venir, puis beaucoup plus fort, presque de façon cruelle, en me prenant en otage avec du Haendel. Vers la fin, je ne contrôlais plus grand chose, j'étais pour ainsi dire exsangue et hors d'haleine.
Merveilleux Pierre Deladonchamps, étonnant Denis Podalydès, que je n'imaginais pas dans un film gay. Rafraîchissante liberté sexuelle et visibilité bi·e ou pan.
Magnifique photographie et décors monochromatiques bleus.
Et surtout, impérial Vincent Lacoste. Je l'aimais déjà beaucoup, mais maintenant je l'aime d'amour. Vincent Lacoste mon héros. Digne d'un jeune Jean-Pierre Léaud, et on n'attend pas la citation explicite de La Maman et la Putain ou le caméo de François Truffaut (si si) pour le penser. Film truffaldien donc, mais qui rappelle aussi d'autres grands noms cités directement ou non d'ailleurs (allez : Carax, omniprésent sur les murs et les écrans avec Fassbinder, mais aussi "Les Nuits fauves", Patrice Chéreau ou Arnaud Despleschin).
Quel film sublime.