Passion, sensualité, tendresse et exaltation façonnent le nouveau film de Christophe Honoré. En 2h de temps il a su me faire rire, pleurer et donner envie de courir vite, très vite. La formule carpe diem ne pouvait trouver meilleure allégorie cinématographique. Sans artifice aucun, l’émotion nous traverse crescendo et culmine avec justesse pour les dernières minutes du film qui laissent place à un tête à tête chargé d’affection.
En sortant de ce film une interrogation m’est néanmoins restée à l’esprit. Quelle est donc la signification de la couleur bleue? Impossible de ne pas remarquer ce bleu anaphorique et hypnotisant, présent à chacun des plans. De manière itérative on le retrouve dans les vêtements, dans les murs des services hospitaliers, dans multiples objets, dans le ciel et j’en passe. Serait-ce le bleu de l’innocence? de l’espoir? de la sagesse? de la sérénité? de la mélancolie? La liste est longue et aucune précision ne semble être apportée. Le spectateur est seul maître de l’interprétation qu’il en fera. C’est finalement la rencontre entre la jeunesse étudiante bretonne et le monde littéraire parisien qui permettra d’apporter diverses nuances à ce colori.
Eternel optimiste, Vincent Lacoste rayonne aux côtés des amis, presque colocataires, Pierre Deladonchamps et Denis Podalydès. Véritable coup de coeur de ce film, il apporte une touche de légèreté à un sujet pourtant des plus graves. En clâmant « sois fier et heureux de ce que ton corps exulte » il incarne cet ineffable désir de la jeunesse des années 90 de fuir conformisme et conservatisme.
Cerise sur le gâteau: la BO qui nous fait prendre un vol direct pour les années 90. Avec Massive Attack, The Sundays, Cocteau Twins et Jonpi on ne saurait être que comblés.