Un enfant, une séparation, un quai, un choix à faire : partir avec la mère ou rester avec le père ? Nemo Nobody se met alors à imaginer les cascades de conséquences que cette décision pourraient avoir sur sa vie future. Entre une vie bien rangée aux côtés d’une femme dépressive, une autre dans laquelle la soif de réussite prime sur l’allégresse ou une dont l’éternité d’un amour de jeunesse n’est que sa seule raison d’être, quel choix adopter parmi toutes ces solutions? Si nous étions capables de conjecturer les répercussions de chacun de nos actes serions-nous pour autant plus à même de prendre des décisions? C’est ainsi que confronté à des vies antinomiques, Nemo doit faire face à une impossible prise de décision.
Alors que le réalisateur aborde le thème de l’aporie du choix, on pourrait reprocher à Jaco van Dormael de ne pas être entièrement objectif, les chimériques passages avec la sensuelle Juno Temple étant centraux et magnifiquement filmés. Des plans serrés sur les réactions corporelles guident ces instants dont la sensualité est le maître mot.
Mention spéciale à la BO du film, entre Buddy Holly, Chet Atkins en passant par Otis Redding, les images ne peuvent être que sublimées. Les différents titres ancrent les passages du film dans des époques propres permettant de ce fait au spectateur de se retrouver dans ce film dont la temporalité risque d’en déconcerter plus d’un.