Honoré revient comme l'a fait 120 battements par minute sur les années sida. Il plonge le cœur de son film dans le milieu gay en plein 1990 et contrairement à 120 battements, on retrouve les véhicules et les décors de l'époque. Enfin les extérieurs de nuit ont des éclairages actuels qui décrédibilisent la reconstitution historique des scènes. L'image est bien travaillée, elle est vraiment belle, c'est un gros atout du film. Elle est d'un bleu qui s'inspire certainement du cinéma de Rainer Werner Fassbinder, Honoré lui fait clairement référence en placardant une affiche de son film Querelle sur le mur de l'un de ses personnages. Il fait aussi se rendre Vincent Lacoste sur la tombe de François Truffaut. Des clins d’œil référentiels qui font sûrement plaisir au réalisateur, et s'ils ne sont pas grossiers ils sont un peu forcés et pas vraiment utiles. A l'écran apparaissent aussi tout un tas de bouquins, ainsi que des tableaux. L'homo est cultivé, ouais certainement qu'il y en a, mais ce n'est pas plus qu'ailleurs. Enfin ceux-ci ont une vraie culture, c'est aussi le milieu dans lequel Honoré gravite.
Le réalisateur ne tire pas sur la corde sensible, il nous épargne ça fort heureusement. Même si son film parle de la maladie et qu'elle touche son personnage principal, il ne le plombe pas. L'humour entre les personnages est de la partie. Quoique l'ami qui vient terminer ces jours chez Jacques en fait beaucoup. L'acteur ne fait pas dans la demi-mesure, c'est certainement sous la direction du réalisateur. Honoré fait tout de même trop long, il pouvait largement écourter certains passages, car si le film n'est pas inintéressant il plane un certain ennui par instants. Les scènes sont trop étirées et 2h12 c'est beaucoup pour ce que le réalisateur à dire est à montrer.