Réalisé par Aude Léa Rapin, Planète B nous transporte en 2039, dans une France autoritaire où l’urgence climatique et la répression étatique régissent la société. En lutte, les écologistes, écoterroristes, sont traqués et enfermés dans des environnements virtuels. Au cœur de cette résistance, le film suit Julia Bombarth (Adèle Exarchopoulos) et Nour (Souheila Yacoub), réfugiée politique en quête d’exil.

L’intention du film est limpide et son ambition manifeste : dénoncer, interroger, alerter. Mais cette dystopie, ancrée dans un Grenoble futuriste, peine parfois à embrasser pleinement ses promesses. Si l’esthétique aspire à un univers foisonnant, les limites de production fragilisent la puissance visuelle et narrative, atténuant l’impact et l'immersion. En cela, une hâte narrative se fait sentir, des raccourcis qui, bien que fonctionnels, amoindrissent la profondeur et la pertinence du récit. Le manichéisme, appuyé, colore le propos d'une simplicité qui ne rend pas toujours justice à ľ'ambiguïté des enjeux.

Le point noir du film est son monde virtuel, malgré son potentiel narratif, il déçoit par son manque de profondeur. Ce qui aurait pu être un espace oppressant devient un décor peu immersif, reposant sur des clichés "geek" sans réelle innovation. L'idée d'enfermer dans des environnements artificiels est intrigante, mais le traitement du sujet manque d'audace et de trouvailles visuelles. Plutôt que d'enrichir le propos du film, ces univers semblent davantage accessoires, sans véritable poids dramatique ou exploration des enjeux qu'ils symbolisent, laissant un sentiment d'inachevé.

Pourtant, Rapin maîtrise les montées en tension, sculptant un climat oppressant dans un monde en déclin. Les héroïnes, portées par la ferveur d’Exarchopoulos et Yacoub, incarnent avec conviction une lutte viscérale contre l’effondrement. Un projet, à soutenir, porté par une vision qui, bien que perfectible, laisse entrevoir ses grandes ambitions.

cadreum
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le 1 oct. 2024

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il y a 20 heures

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