Planète B est un film intriguant qui, malheureusement, ne fait que nous décevoir à mesure qu’il révèle son cruel manque d’idées intéressantes pour raconter son propos.
Le plus gros point négatif du film est sans doute le monde virtuel "Planète B". Aude-Léa Rapin n’as manifestement pas pris la peine de s’intéresser à son sujet. Pourtant, ce thème a été largement exploré dans la pop culture, avec des œuvres comme Black Mirror ou encore Free Guy dans un autre genre. Pire encore, la réalisatrice semble ne pas comprendre les règles élémentaires qui régissent un monde virtuel.
Prenons par exemple le personnage de Nour, dont l’apparence dans ce monde virtuel ne devrait pas exister, simplement parce que son avatar n’a pas pu être modélisé. De même, les visions cauchemardesques de Julia n’ont aucun sens : pour qu’elle voie le corps du policier mort, il aurait fallu que l’armée modélise cet avatar. Ce genre d’incohérence trahit un manque flagrant de compréhension du concept d’un monde virtuel.
Ensuite parlons des scènes de cauchemar qui sont terriblement mal mises en scène. La torture des personnages se déroule à 90 % hors-champ avec juste les acteurs qui crient pour essayer de nous faire croire à cette torture mais malheuresement on n’y crois pas un seul instant. La seule chose que fait ces plans c’est de trahir le manque sérieux à la fois d’idée et de budget pour le film. Et quand ce n’est pas en hors-champ, on a droit à trois malheureuses images subliminales du policier mort, ce qui reste bien maigre vu le potentiel qu’offrait un monde virtuel pour explorer ce type de visuel. Ça en devient frustrant, parce qu’en y réfléchissant trois secondes, on trouve déjà une vingtaine d’idées de mise en scène qui auraient été bien plus intéressantes à exploiter.
En parallèle, le rythme du film est d’une lenteur insupportable. Aucune idée de mise en scène originale ne vient relever le niveau, et les personnages semblent se limiter à lâcher un « putain » dès qu’il se passe quelque chose, on a l’impression que les acteurs n’ont pas été dirigé mais que la réalisatrice s’est contentée de leurs donné une intention vague sur leurs personnages. La relation entre Nour et Julia, paraît totalement forcée : les dialogues sonnent faux et creux, et l’évolution de leur lien ne paraît tellement pas naturel. Nour s’attache à Julia sans raison apparente et va jusqu’à être prête à se sacrifier pour Julia après seulement trois interactions.
Quant au monde futuriste dans lequel évoluent les personnages, il n’est pas crédible pour un sou, tout comme la technologie du casque : aucun mot de passe, aucune sécurité pour accéder au monde virtuel. Pire encore, Nour peut sortir du monde virtuel en passant ses mains devant ses yeux, alors que les mouvements que font les personnages dans le monde virtuel ne sont pas reproduits dans la réalité.
En bref, Planète B est un film truffé d’incohérences scénaristiques, incroyablement lent, désespérément vide de toute idée de mise en scène ou de visuel un tant soit peu intéressant et qui échoue lamentablement à nous cacher qu’il est fauché.