Intéressante proposition. On sent que l'équipe a envie de revenir au cinéma d'antan, un cinéma plus spontané, plus inspiré.
Et le film l'est souvent, proposant des scènes parfois inattendues, des personnages construits autrement, des situations cocasses. Malheureusement le récit manque d'une structure solide : tout du long on a l'impression que l'auteur ne sait pas trop vers quoi il va, et le spectateur non plus. On parle d'émancipation professionnelle mais on parle aussi d'amour, et l'on perçoit assez peu le lien entre les deux la plupart du temps. Le final ne donne même pas l'impression d'être arrivé à une conclusion. C'est dommage. On déplorera aussi le fait que ça ne va pas toujours aussi loin qu'espéré.
La mise en scène comporte de belles idées mais est un peu fourre-tout : séquences contemplatives, séquences filmées naturellement avec de longs échanges ininterrompus entre les comédiens, des séquences plus cartoonesques où les actrices roulent les yeux et où la caméra est moins discrète comme lors du coup de boule ; tout cela se mélange assez mal, surtout pour ce qui est des séquences contemplatives qui cassent un peu le rythmé. On appréciera fortement la bande son. Les acteurs font du très bon boulot aussi. Les décors sont bien choisis, les costumes passent bien également. La photographie est décevante, de quoi se demander si le noir et blanc n'était pas un caprice de dernière minute : en effet, le contraste est faible, le jeu de lumière également, et certains plans sont tout simplement très moche, avec des zones de gris empêchant le blanc d'émerger.
Bref, ça se regarde, mais ça fait un peu l'effet d'un pétard mouillé.