Le Requin
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Mélanie Laurent avait commencé sa carrière de réalisatrice en douceur il y a cinq ans avec « Les Adoptés ». Puis elle avait enchaîné avec le choc « Respire », superbe (et étouffant) thriller psychologique. Avait suivi le succès publique et critique de « Demain » documentaire écolo qui avait fait le tour du monde. La revoici avec son troisième long-métrage de fiction, « Plonger ». Malheureusement, elle a la main moins heureuse cette fois et nous livre son œuvre si ce n’est la moins réussie pour ne pas dire un peu ratée, en tout cas la plus boiteuse. En effet, elle survole beaucoup de sujets et s’éparpille dans un récit pourtant court et resserré qui procure parfois l’ennui la faute à des moments creux et un rythme parfois languissant.
Pourtant, il y a de très belles choses dans son film. Le premier quart d’heure est sublime. Bercé par des époustouflants paysages argentins magnifiquement filmés, elle réussit à nous conter le début d’une relation et la passion qui s’ensuit dans un mille-feuille d’images qui rend parfaitement les feux d’un amour naissant. Du montage elliptique aux images léchées juste comme il faut, c’est très beau et particulièrement hypnotique. Il y a aussi de très belles séquences aquatiques sur la fin et, cette fois, des paysages yéménites bien mis en valeur. Tout comme des plans égrainés sur toute la durée de « Plonger » qui sont terriblement esthétiques. Bref, Mélanie Laurent sait filmer et sait mettre ses acteurs et les lieux où elle tourne en valeur. Elle ferait une excellente réalisatrice de clips. Et le choix de l’actrice Maria Valverde est judicieux tant celle-ci irradie l’écran de sa beauté dans un rôle pas facile.
Mais, à nous parler d’un amour qui s’enlise, de la quête d’une disparue, de la frustration dans l’art tout cela emballé dans un soupçon d’écologie et de dépression post-natale, elle perd le nord et nous avec. Son récit devient quelque peu chaotique et ne parvient plus à nous intéresser que de manière sporadique. L’émotion parvient à poindre par intermittence mais on ne ressent pas la passion éprouvée par Gilles Lellouche et on a du mal à avoir une empathie totale pour ce que ressent son antagoniste féminin. Du coup, dès le premier tiers du film on commence à regarder « Plonger » de manière un peu distraite pour ne plus vraiment s’y intéresser sur la fin. Jusqu’à un dénouement, en revanche, lui très beau. Il y a plein de bonnes choses dans ce film mais qui s’emboîtent mal et ne le rendent pas toujours aimable. On aurait finalement aimé en rester à cette belle passion du début, car plus le film avance et plus il nous est étranger. Rendez-vous au prochain Mélanie.
Créée
le 1 déc. 2017
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