Le chat de Schrödinger, réflexion de physique quantique à vous vriller les nerfs, a su s’exporter au cinéma pour proposer un nouveau genre, on vous affirme une chose, et si vous faites confiance vous restez en vie, mais peut-être que cette affirmation est fausse et que vous pourrez rester en vie en vérifiant par vous-même, ou mourir. Si vous suivez toujours, vous vous rappellerez probablement du Bug de William Friedkin (avec le grandiose duo Ashley Judd/Michael Shannon) ou encore de Retreat avec Cillian Murphy, afin de parler plus « concret ». Dans ce dernier, un couple doit rester enfermé avec un type qui jure qu’à l’extérieur un virus a décimé la population. Le seul moyen d’en avoir la certitude est de vérifier par soi-même et risquer de mourir. Dans une approche identique, un épisode de la série Metal Hurlant avec James Marsters reprenait la même trame, une jeune femme se réveillait dans une maison capitonnée et il lui jurait qu’aller à l’extérieur la tuerait, comme le reste de l’humanité.
Pod repose sur ce même concept, un frère et une soeur se rendent chez leur frère, visiblement devenu fou et cloitré dans une maison dont la lumière extérieure a été bannie, et très vite il déclare des choses abracadabrantes et souvent confuses, des expériences durant la guerre en Irak, des créatures, des personnes qui le traquent, une contagion, d’ailleurs il le dit lui-même, il est contaminé. Point d’orgue, il a réussi à capturer l’une de ces choses et l’a enfermée dans le sous-sol. Commence alors un peu plus d’une heure de thriller psychologique où la soeur se laisse progressivement convaincre, tandis que le frère, plus cartésien, et psychiatre de métier, n’y voit que chimères et folie. Ils représentent à eux-deux les deux états du chat de Schrödinger, elle le croit sans voir, et lui refuse de croire et veut absolument ouvrir la porte, les voilà à la fois morts et vivants, puisque la créature les découpera en rondelle à peine aura-t’elle fait un pas hors de sa prison.
Évidemment, le fin mot de l’histoire vous ne le connaitrez qu’en visionnant vous-même la bobine. Ce qui est en revanche possible d’affirmer, c’est que la citation sur la jaquette a le mérite de ne pas être trompeuse, on a réellement affaire à ce qui pourrait être un excellent épisode de X-Files. On y retrouve un peu tous les ingrédients de la série, et le fait que le film soit assez court (1h15) appuie un peu plus cette sensation. D’ailleurs tout comme dans la série le mystère prime d’abord sur l’angoisse, qui n’y tient en définitive que peu de temps, tout en se montrant très efficace, à l’image de Tooms.
Autant dire que le cinéaste Mickey Keating, ici réalisateur et scénariste, a considérablement relevé son niveau après son Ritual en 2013, qui réussissait à la fois à être médiocre et prometteur (putain de chat !).
Pod est une excellente petite bobine tournant autour d’un mystère. Bien qu’à petit budget, la réalisation et les interprétations se montrent convaincantes, l’angoisse est savamment dosée et monte crescendo, et cela sans parler du dénouement, bien senti et imprévisible.
Critique