Ce film se veut une apologie de la poésie face au monde envahi par ma société de consommation. Il ne réussit qu'à être une lamentation manichéenne et creuse.
Affligé d'un encombrant complexe de supériorité, le poète est au dessus de la mêlée. Il se sent supérieur au bas peuple qui regarde la télé, préfère le sport à l'art, rêve de s'acheter une belle voiture, et ne lit pas de poésie.
Dans le train, le poète regarde avec mépris la mère qui file un téléphone à ses gosses pour avoir une minute de silence. Lui rêve en pensant à ce poète kazak mythique qui se bâtit pour l'indépendance de son peuple et mourru pour avoir refusé de se soumettre au sultan. Un mois après la sortie du film, éclatait au Kazakhstan une révolte similaire aux Gilets Jaune. Ecrasée par la force, elle qui aboutit néanmoins à une réforme constitutionnelle et au renvoi du gouvernement de l'ancien dictateur qui était resté président pendant 24 ans suite à l'indépendance du pays en 1991. Omirbaev aurait pu nous parler de ce peuple, de ses aspirations, de ses souffrances, mais a préféré de complaire dans son pessimisme. Décevant.