Fan de Point Break, fuyez!
Fan de Fast and Furious 7, régalez-vous!
Quand j'ai vu la bande-annonce il y a quelques mois, j'ai eu craint le pire.
Lorsque j'ai vu la tagline de l'affiche qui dit "La relève de Fast and Furious est assurée", ça ne m'a pas rassuré du tout.
Maintenant que j'ai vu ce film, je sais...
Écartons le film de Kathryn Bigelow un instant, et imaginons que ce film s'appelle...Faster than Furious.
Donc, nous avons une scène d'ouverture avec deux gars en moto, qui roulent sur une crête à fond les ballons. Un hélico se charge de faire encore plus de poussière, sans aucune justification scénaristique.
Il est présent à l'image.
Point.
Pis v'là que le premier réussit un saut dans le vide et atterrit sur un piton rocheux large juste comme il faut.
Le pote fait pareil, mais se loupe. Trauma du personnage, donc.
Cut.
Bureaux des Fédéraux (très luxueux et spacieux, au demeurant). Johnny Utah (Luke "dorade" Bracey) - le traumatisé - veut intégrer le Effe-Bi-Aille.
Après un blabla expliquant son choix, on passe à la vitesse supérieure. Johnny a déjà une théorie sur une bande de...ben de méchants qui ont volé des diamants (et les balancent en pluie depuis le ciel) puis une cargaison de billets de banque (qu'ils balancent aussi du ciel, comme quoi, l'adage "l'argent ne tombe pas du ciel" n'est pas toujours vrai...).
Johnny- plus fort que tous les analystes du FBI - expose sa théorie et se propose d'infiltrer la bande des méchants.
Cut.
Scène d'un hors-bord sur l'océan sur fond musical (comme un air de déjà-vu...ah oui, Miami Vice!).
Bref, Utah est dedans et Papas - son superviseur- y est aussi. Ils arrivent au milieu de l'océan atlantique (au large de la France) et voilà t-y pas que se trouve un gros yacht luxueux et design, remplis de pouffes en string et de mecs pleins de tatouages tendances (tendances Malabar, n'est-ce pas Hawk ?).
Sur une partie de l'océan - là où le yacht n'est pas - il y a de gros rouleaux tout beaux, idéal pour rouler les nems. Mais là, les Malabars préfèrent surfer. Comprenne qui pourra...
Utah siffle un gars en scooter des mers qui passait par là, embarque une planche et va faire le malin dans les splendides rouleaux (d'eaux, pas de papiers toilette). Où se trouve aussi un dieu du surf (mais quiqui c'est donc?). Blah, Utah se prend dans le tapis mais l'autre gars le sauve.
Blabla..mais c'est Bohdi!!
Bref, ils comparent leurs décalcomanies et la taille de leurs cigares, en sortant des banalités pseudo-spirituelles, pis Utah rencontre une meuf gonflée à l'hélium.
Cut.
On est à Paris (ben si, y a une Citroen C5 qui brûle, c'est dire !!). Un peu de free-fight pourt faire moderne, blabla spirituo-grumeaux et hop, on se retrouve dans les Alpes italiennes. Les super-zamis font donc du snowboard, parce que c'est plus facile que de surfer dans les rouleaux (de neige, pas de sopalin).
Puis comme Utah sait que ses nouveaux potes sont les méchants, Bodhi se justifie avec un prêchi-prêcha tendance écolo-bobo-hippy, qu'il faut sauver la Terre en la respectant, blah.
Bon.
Le reste est à l'avenant.
Scènes de sport extrême, blablah "vas-y t'es mon frère de sang, j'te kiffe à donf".
Extrême, je vous dit. Blah...Vous ne louperez aucunement les incohérences dans le récit, pas plus que les ellipses balaises ni les scènes WTF digne de Fast and Furious 7.
Même niveau d'intelligence et de crédibilité extraordinaire...
Maintenant, ramenons ce truc filmique dans le giron de Point Break.
Le vrai, quoi.
Là où le film de Bigelow fait dans le sobre, en montrant une puissante amitié et rien d'autre que des scènes de surf réalistes, ainsi qu'une belle fin empreinte d'un sentiment de liberté absolue pour Bodhi, Faster than Furious - notez bien que je ne conserve le titre original que pour le Bigelow, car l'autre n'a rien à voir) nous jette à la gueule des fêtes de gosses de riche, nous balade aux quatre coins du monde pour occulter le manque d'imagination et surtout, nous balance des scènes absurdes (grimpe à mains nues sur cette falaise humide et ce, sur cent mètres de haut puis saut de l'ange latéral depuis cette hauteur sans mourir...) et une fin qui tente de rendre hommage à l'originale, mais qui est en fait une insulte en CGI mâtinée de bêtise crasse (normal, un hélico volant en pleine tempête au-dessus de l'océan déchainé) confinant à une connerie abyssale.
Reste de beaux cadres naturels, un Edgar Ramirez habité par son rôle et...ben c'est tout!
Je crois que je vais me refaire Point Break et revoir le regretté Patrick Swayze face à Keanu, tiens !
Maintenant que j'ai revu le Bigelow, je le trouve magnifique en regard de cet immonde truc de 2016...