Distribué dans seulement deux salles en région parisienne, j'ai eu l'occasion de voir « Poisson rouge » car les réalisateurs sont visiblement des locaux et ont donc eu quelques séances dans ma belle ville yvelinoise. Sujet relativement classique mais toujours intéressant : comment profiter de ces derniers jours avant d'entrer dans un institut où l'on aura plus beaucoup l'occasion de s'amuser, encore moins avec une perte de mémoire de plus en plus lourde programmée ? Manifestement doté d'un budget très modeste (mais bien exploité), la petite troupe s'en sort avec les honneurs, cherchant plutôt à prendre à la « légère » ce récit résolument dramatique qu'elle préfère tirer vers le doux-amer.
Le film a surtout la particularité d'avoir été très largement improvisé dans ses dialogues, ce qui ne saute pas franchement aux yeux si on ne le sait, témoignant d'un naturel, d'une spontanéité faisant plaisir à voir et un vrai talent des uns et des autres dans ce domaine. L'occasion de quelques scènes vraiment touchantes, bien « écrites », notre sympathie pour les personnages s'avérant presque immédiate. Dommage que ce « road trip » exploite finalement peu les décors autour de lui (problème de financement?), ce parti pris d'improvisation servant (logiquement) avant tout les comédiens (tous bons, voire très bons).
De plus, le scénario patine sur la durée, se sentant obligé de reproduire à l'identique certains poncifs du genre (conflits, problèmes personnels, réconciliation...). Mais en évite aussi quelques-uns
(pas de « pardon » au père).
Un petit film, humble, modeste, ayant juste envie de célébrer l'amitié tout en traitant avec légèreté d'un sujet grave : tout n'est pas réussi, mis pour une production loin de la fabrication habituelle, c'est honorable.