Tueur à gages hors pair proche de la retrait, Duncan alias "Black Kaiser" est pourchassé par son employeur qui cherche à l'éliminer pour ne pas lui payer sa retraite. Les rôles vont s'inverser sur fond d'une rédemption pour le personnage
Une énergie singulière se dégage du film. Mais celle-ci ne nous emmène pas aussi loin qu'elle le promet. Car d'entrée de jeu, le film veut s'imposer avant qu'on ne lui appose quelques jugements. On se prend donc en pleine face sur une première séquence tarantinesque au possible. Au diable les présentations et la douce mise en abîme, Polar commence sur un assassinat haut en couleur qui pourrait nous faire croire à une copie d'un Kill Bill du pauvre. Mais le film s'en affranchit, par la deuxième scène va s'aviser à établir ce qui sera le deuxième élément rythmique du film : la douceur.
Entre quelques scènes de tuerie, le film s'accorde des moments d'une pureté assez étonnante, sans pour autant perdre du rythme. Ce qui est assez étonnant pour être notifié. Un point fort, qui amorce également les faiblesses du film notamment l'écart entre le personnage principal et l'auditoire. Duncan est littéralement un John Wick plus âgé, et qui se sent moins obligés d'exagérer ses cascades pour se rendre badass. Mais malgré des séquences émotions (clichés mais qui fonctionnent), le personnage ne touchera jamais vraiment l'intimité du spectateur alors que Mads Mikkelsen joue lui un personnage bien écrit et complexe. Aussi, lors des instants intenses du récit, on observe ce tueur bien vivant mais qui ne dégage rien de par son contexte. Des décors au méchant, en passant par une mise en scène un poil classique pour le film, tout semble ancrer le "Black Kaiser" dans un film qui ne lui ressemble presque pas. Preuve en est que les meilleurs passages sont ceux où il se trouve face à ses pensées, et son environnement brut, vierge.
Car rien ne nous retient réellement ici. Oui la plume Netflix sublime bien le tout, mais ça ne justifie pas, ou plus leur film. Polar n'est pas un mauvais film. On y retrouve une ambiance décalée qui fait respirer le récit et les scènes d'actions sont de bonne facture, spectaculaire sans en faire trop. Une vraie violence, organique sans être gore, qui va réussir malgré tout à porter le film, ça et les quelques séquences émotions. Celle-ci n'ont leur légitimité que par la fin qui nous fait pousser le fameux "Aaaaaah" de satisfaction, mais sans nous laisser l'impression que l'on aurait pu le deviner par nous-même. Et pour ce qui est de la dernière scène. Bien que très puissante et inattendue, elle finalise cet effet d'inachevé.
Polar est un bon passe-temps qui vous surprendra le temps de quelques scènes. Sans réussir à devenir aussi bon que ce que son personnage principal dégage tout du long.