- Regardez. Vous voyez ce truc, derrière vous.
- On dirait une tache.
- Ce n'est pas une tache, c'est la même chose...
- C'est une tache, excuse-moi.
- Je peux ?
- Cette ombre, elle était aussi sur la photo chez l'anticaire, la même ombre était derrière Tyler, je l'ai vu.
- Tu nous fais quoi comme délire ?
- J'avais pris une photo de lui, avec ça. Et, il est mort dans la soirée.
- Il y avait la même ombre derrière lui ?
- Quoi, mais...
- Je ne vois aucune ombre là.
- Non, et c'est justement là où je veux en venir. Quand Tyler est mort, l'ombre est passé sur la photo d'Avery, et quand Avery est morte elle est passée sur celle-là. Je crois que vous êtes tous en danger.
- C'est bon Bird, il ne te reste plus qu'à passer une Creepypasta.
- Quand ce truc vous prend en photo vous mourrez.
Hello les amis, le samedi 20 Février je me suis lancé avec mes proches dans une nuit blanche spécial film d'horreur, chose que je n'avais plus faite depuis des années et qu'il m'a amusé de refaire aujourd'hui. Cette nuit d'horreur m'a prouvé que j'ai pris un sérieux coup de vieux car 3 jours après je ne me suis toujours pas remis de cette nuit sans sommeil. Pour l'occasion, nous nous sommes regardé 5 films d'horreur comprenant 3 films sortie il y a moins de 3 ans que je n'avais encore jamais vu, ainsi que deux autres films disponibles depuis un moment dans les décors horrifiques et que j'avais déjà-vu il y a un moment et que j'ai eu plaisir à revoir. Je présente les 5 films par ordre de visionnage. Pour le second film, nous allons voguer vers une histoire de fantôme avec << Polaroid >>.
Polaroid sortie en 2019 réalisé par Lars Klevberg qui adapte son propre court métrage du même titre (comme pour le film Dans le noir de David F. Sandberg) est au premier regard un film d'épouvante assez banal autour des personnages mis en avant, qui pour autant part d'une excellente idée de base en faisant d'un appareil photo polaroid le médium paranormal principal de l'horreur de l'histoire avec plusieurs règles mortelles entourant le concept des photos, enrichissant de belles manières le contraste horrifique du sujet. Une entité surnaturelle démoniaque prisonnière d'un polaroid qui se révèle progressivement à mesure que les cadavres s'empilent via des séquences frissonnantes et réussites. Une assertion qui retient l'attention et captive suffisamment l'esprit pour recommander Polaroid aux fans de paranormal. Un bon petit film d'horreur pour adolescents qui avait le potentiel d'être bien plus, mais bon, on ne va pas cracher dans la soupe.
Le cinéaste livre un récit commun mais certainement pas dénué d'intérêt autour d'un objet hanté, réussissant malgré tout à transmettre le frisson à travers une histoire se déroulant dans une petite ville durant l'hiver, dans laquelle l'adolescente Bird Fitcher une accro de la photographie, se retrouve en possession d'un appareil photo polaroid hanté, où toutes personnes photographiées se trouvent poursuivies par un fantôme démoniaque particulièrement violent et sadique. Une intrigue qui n'échappe pas à certains clichés mais qui s'avère un minimum effrayant, ce permettant même de faire appel à un petit twist sympathique amenant un petit rebondissement non négligeable. Il est appréciable que les personnages principaux se trouvent eux-mêmes à enquêter autour du polaroid, afin de trouver un moyen de combattre l'entité surnaturelle sans passer par la case "exorcisme" ou "chasseur de démons", vu qu'ils n'ont que peu de temps pour agir tant le fantôme diabolique est vorace.
Le filtre de couleur est tout du long très sombre, conférant un ton déprimant à l'image qui vient alimenter une atmosphère inquiétante ainsi qu'un sentiment d'isolement laissant planer une aura malsaine. L'horreur est bien menée avec quelques scènes frissonnantes nous faisant sursauter quelques fois car placée au bon moment avec un p'tit sentiment de crainte constant que l'entité soit présente ou non à l'écran. Je dois reconnaître que je me suis fait avoir avec la séquence des diapositives. Le rythme est bien géré, le récit ne traîne pas en longueur ce qui permet à l'horreur de s'enchaîner rapidement, du coup, on ne s'ennuie pas. La composition musicale de Phil Giffin est bien trop discrète, le son aigu venant du polaroid lorsque celui-ci se charge étant bien plus inquiétant. Le crédit final est sympathique.
Le casting est lambda même s'il est plaisant de retrouver une tête connue avec l'acteur Mitch Pileggi (X-files) dans le rôle du sheriff Pembroke. Kathryn Prescott sous les traits de Bird Fitcher, une adolescente socialement sensible qui fait face à ses propres démons personnels, livre une performance agréable et convaincante grace à une écriture subtile autour de son personnage qui favorise une empathie autour de celle-ci. Son personnage de fille fragile lui permet de briller autrement que par la force en prouvant que peu importe le gabarit d'une personne, seul compte la force intérieure et le courage, des forces inestimables. Les autres personnages sont sous-développés ne servant que de gibier de potence à l'entité démoniaque, ce qui est dommage car avec un peu plus de nuances et de structure autour de ceux-ci leurs morts auraient eu plus d'impact et on se serait pris d'inquiétude pour l'ensemble des protagonistes. Un problème assez récurrent pour ce genre de film. Je trouve amusant que les personnages ne soient pas plus émotif que cela à la mort de leurs amies, après ils n'ont pas trop le temps pour cela.
CONCLUSION :
Polaroid 2019 de Lars Klevberg est un p'tit film d'horreur effrayant présentant un concept intéressant propice à une atmosphère inquiétante durable qui n'échappe pas à quelques clichés autour des personnages, bien que la comédienne principale Kathryn Prescott s'avère convaincante. Un film d'horreur qui aurait pu être meilleur, mais qui dans son ensemble reste une pièce horrifique appréciable permettant de passer un p'tit moment de frayeur agréable.
Une oeuvre d'épouvante sans grande prétention qui fait son taf en matière de divertissement.