Mon premier Pialat! Je suis content, je ne suis pas cocu mais je suis content quand même. J'avais vu Loulou, A nos amours quand j'étais jeune, j'avais vu Van Gogh approximativement, j'avais vu Police au ciné... et j'avais oblitéré tout cela de ma mémoire. Quelques bribes plus ou moins avenantes. Et là, je tombe la tête la première dans le piège, la sirène Pialat. Un réel plaisir. Réel et massif. Hétéroclite aussi. Il vient de partout. Des acteurs, de cette mise en scène si particulière, du récit surtout si peu ordinaire, de la réalisation, cette caméra qui suit les personnages, les isole, les caresse tour à tour, c'est d'une délicatesse matinée de violence sourde, une patisserie poivrée ce cinéma!
La construction du récit avec ce long prologue qui n'en finit pas de présenter les personnages et le brutal vacillement du duo Depardieu/Marceau qui chamboule tout, bouleverse tout, révolutionne tout. L'enquête policière, limite reportage dans le commissariat vire au thriller romantique, avec des personnages profonds, ambigus, tailladés par la passion naissante. Piouuuu, un coup de coeur!
Maintenant... et je m'adresse à mes neurones... maintenant les gars, va s'agir de plus déconner : dès qu'on verra un Pialat (et on va le guetter!) vous n'oublierez plus rien, on le sirotera jusqu'à plus soif!