Chouette film.
J'ai vu une interview de l'auteure qui explique que son premier jet a été rejeté et est devenu par la suite "Sale comme un ange" que je n'avais que très moyennement apprécié. On apprend aussi que le film est en fait très inspiré de ses observations dans un poste de police (genre toute l'affaire en fait, y compris certains dialogues, certaines scènes marquantes comme lorsque l'accusée refuse d'admettre que c'est sa voix au téléphone). Le personnage principal, c'est en dernier lieu qu'il a été construit. On apprend aussi que la production a été lancée avec un gros financement avant même que le film ne soit écrit, une manière de faire très Hollywoodienne en fait, les producteurs et investisseurs ont eu de la chance que le film fonctionne (enfin je crois qu'il a bien marché).
L'intrigue est chouette. C'est un peu décousu, comme Pialat aime tant, mais c'est appréciable grâce à une bonne dose de conflits, des résolutions bien trouvées, des scènes marquantes, des personnages forts, des relations conflictuelles et complexes (dans le sens où le flic tombe amoureux de la vilaine après l'avoir violentée mentalement). Le film perd de sa force dans la seconde moitié quand la romance prend le pas sur l'enquête ; il reste des passages intéressants, notamment cette dépendance du flic due au sentiment amoureux et en contrepartie le pouvoir dont elle jouit sur ce type (on ne saura jamais vraiment si c'était réciproque ou juste de la manipulation).
La mise en scène passe très bien : une caméra qui laisse le temps aux acteurs de jouer, des acteurs très convaincants. Les décors sont bien choisis et bien filmés. Le découpage est sobre mais efficace. Le montage est bien rythmé, on prend son temps quand il le faut, mais ça n'empêche pas d'avoir des scènes d'action plus nerveuses.
Bref, ça se regarde bien.
Et ben c'est bien. Très bien même.