Bien qu'un flic soit suspendu de ses fonctions après avoir tué un bandit, il se remet en selle après avoir appris que son coéquipier a été retrouvé mort dans une voiture.
Le succès de L'inspecteur Harry et French connection a donné des ailes aux producteurs et aux studios qui voulaient leur polar couillu, sans vraiment chercher à se distinguer d'ailleurs. Police connection (titre français merveilleux qui pompe sans vergogne celui de Friedkin) est basé sur une histoire d'Eddie Egan, un policier qui a participé d'ailleurs à la fameuse affaire de la french connection... et qui joue d'ailleurs dans celui-ci, le rôle de l'inspecteur de Robert Duvall !
Il faut dire que ce dernier est formidable en flic à qui on ne la lui fait pas, mais qui n'a rien pour qu'on le défende. Misogyne, raciste, odieux, tuant des ordures de sang froid, qui n'hésite pas à mettre la vie de citoyens en danger lors d'une poursuite en bus... En plus de tout ça, le réalisateur ne le filme pas à son avantage, comme lors du réveil au lit où il apparait soit en slip, soit en caleçon, avec son petit bidon. C'est là le talent immense de ce comédien, qui tient son personnage jusqu'au bout, n'excuse pas d'être ce qu'il est, un mec pas facile. Comme le montre ses rapports avec sa compagne, jouée par Verna Bloom, qui lui reproche cette opacité, et lui demande seulement de lui consacrer un peu de temps au lieu de cette affaire personnelle qui l'obsède.
D'ailleurs, les méchants du film ne sont pas des Noirs, comme souvent dans des polars de cette époque, mais les Portoricains, montrés vraiment comme la lie de l'Amérique, qui exportent de la drogue et des armes.
Voilà pourquoi je dis que Police connection n'est pas du tout un film aimable, qui va présenter un personnage jovial, affable. Non, les quelques secondes d'humanité sont automatiquement renversés par un retour vers la haine, et il faut dire que Robert Duvall en a à revendre.
Du coup, je comprends son échec critique, et le fait qu'il soit assez difficile à voir, car la Paramount voulait sans doute mettre leur French connection sous le tapis. Mais il est passionnant à voir, et on se dit qu'un film serait impossible à produire, tant il va au bout de son propos, sans excuser une fois le personnage de Duvall.
Je regrette juste la réalisation d'Howard Koch qui est sans doute un peu pépère, mais ça reste du polar très efficace, et bien nihiliste comme il faut.