Un officier de Police tête brulée, violent et irrésolu, pète un câble le jour où son partenaire et mentor se fait tuer à quelques jours de sa retraite. Obsédé par sa vengeance et l’arrestation du faussaire responsable, il bascule d’un cran supplémentaire dans l’illégalité et la sauvagerie.
Le mode un peu trop cow-boy des 80’ nous saute manifestement dessus, mais à l’instar du Convoi de la peur ou de French Connection, William Friedkin a l’intelligence de nous balader dans ce polar d’action de 1984 en restant à l’écart des manichéismes grossiers et du spectaculaire excessif. Bravo par exemple pour la relative sobriété de la poursuite sur autoroute à contresens. L’autre aspect dominant est de nous plonger dans le pragmatisme souvent laid mais nécessaire des circonstances extrêmes.
Avec un remarquable et tout jeune Willem Dafoe, ce policier bien ficelé, plein d’adrénaline, reste pourtant fin et intéressant dans ses parties d’échecs. L’enquête et la traque nous engage dans les sombres chemins détournés de l’illégalité, du braquage et du meurtre, à l’intérieur d’un magma de négoces de conditionnelles, de fémininement incorrect, de complicités, d’extrémités ou de compromis entre flics, criminels et avocats véreux ou infiltrés. Les écarts incontournables se moquent du politiquement correct et du prêt-à-penser hollywoodien, sans pour autant lâcher la carte de l’action coup de poing, dans un scenario qui dénonce en passant les travers d’une société corrompue, et qui ouvre la porte aux remakes en misant sur des enjeux et sujets intemporels.