On sent bien en regardant "Police Story" que le film a été conçu avant tout par et pour ses scènes d'action. L'intrigue policière ayant été développée ensuite, histoire de lier le tout. En conséquence, celle-ci n'est pas franchement passionnante, et sa conclusion est expédiée de manière pour le moins abrupte !
Heureusement, Jackie Chan s'est fait plaisir sur ce qu'il sait faire de mieux : les cascades et les arts martiaux. Fusillades, castagnes, poursuites, c'est simple ça n'arrête pas. Tout est à la fois dingo et réglé comme du papier à musique. Jackie accroché à un bus en furie, Jackie qui se débat dans un centre commercial bourré de vitres, etc.
Avec en particulier l'une des cascades les plus célèbres (et plus risquées ?) de sa carrière, celle où il dévale le long d'une perche d'ampoules électrique. Une acrobatie qui lui vaudra de graves brûlures, et dont ils étaient tellement fiers que le montage la passe trois fois (!) dans la version que j'ai vue.
"Police Story" inspirera d'ailleurs largement le cinéma américain, de nombreux réalisateurs reprenant des cascades à leur sauce. Je pense entre autres à la scène du bus pour "Tango & Cash", qui repompe carrément plusieurs plans de "Police Story".
Mais c'est de bonne guerre, Jackie Chan lui-même s'inspire largement du cinéma burlesque de Buster Keaton... et de Jean-Paul Belmondo. En particulier, la scène où il dévale la colline pour rattraper le bus fait furieusement songer (dans le cadrage et l'exécution) à la séquence où Bébel fait une descente similaire dans "Le Casse".
Au-delà de l'action, "Police Story" c'est aussi de l'humour qui rend le mélange encore plus dynamique. Bon, parfois c'est un peu lourd. Au même titre, d'ailleurs, que certains effets de mises en scènes pas très fins (ces zooms brutaux, très 70's). Mais parfois ça fonctionne bien, par l'aspect vaudeville ou les mimiques de Jackie Chan.
Une comédie d'action hong-kongaise qui vaut son pesant de cacahuètes.