Le problème de Maïwenn c'est... elle. Le film partait pourtant plutôt bien. L'idée de la photographe qui part en immersion dans un commissariat n'était que prétexte. Enfin, ça c'est ce que je pensais.
Les policiers, un peu caricaturaux, ayant tous plus ou moins des problèmes, sont attachants; les histoires sombres et touchantes. Tous les acteurs sont convaincants et la scène de ce petit garçon qui pleure dans les bras de JoeyStarr est assez bouleversante.
Et puis tout d'un coup, et pourtant je ne me suis pas endormie c'était donc bien devant le même film que je me trouvais, il y a un basculement. Ce ne sont plus des tranches de vie, le quotidien de policiers que le film montre, c'est Maïwenn. Au lieu de rester sur le sujet, on dérive vers elle. C'était déjà ainsi dans son précédent film. C'est ce qui m'a le plus gênée et m'empêche de mettre un peu plus. Et comme le film n'a pas de folles qualités "techniques" au demeurant...
Par ailleurs, Maïwenn nous propose un film d'entre-deux, dans le propos comme dans la manière de filmer. Si les cas présentés dans le film sont véritables, ils sont noyés dans une fiction maladroite. Tous les policiers ont des problèmes, aucun n'a une vie stable. Comme si Maïwenn voulait nous montrer qu'elle aussi sait créer le drame, créer l'hystérie, la maladie, qu'elle sait faire mieux que le vrai et surtout qu'il est impossible à un être humain qui voit des horreurs dans son travail d'avoir une vie normale et épanouie à côté. On a la curieuse impression de voir un documentaire, là où le film aurait dû se contenter du réalisme. Cet aspect empiète tellement sur la partie fiction, que tout se mélange et qu'on ressort avec l'impression que les flics, dans la vie, sont tous psychotiques.