Un "documentaire" sous forme de sérié télé.

Polisse démarrait bien. Je ne parle pas, forcément de la chanson de l'île aux enfants, mais je m'attendais à quelque chose de bien. Sans clichés, avec une façon humaine de traiter le sujet. J'ai rien eu de tel, le contraire plutôt.

Machin est alcoolique, l'autre est anorexique... Oh là là, c'est pas facile chaque jours d'être policier. CLICHE n°1.

Les français sont les pédophiles, on verra jamais un "arabe" violer une petite fille. CLICHE n°2.

Par contre, il n'y a pas de mal pour un "arabe" de suivre un soit disant Coran lui permettant d'obliger sa fille à se marier. CLICHE n°3.

Dans la vie y a des élites qui s'entraident. Un bourgeois pédophile avec relations sera protégé par la police "au-dessus". CLICHE n°4.

Evitez de laisser son enfant en gymnastique. Les vestiaires endroits habituels de viols. CLICHE n°5.
.....

J'aimais bien donc le début, on entrait pas encore dans le vif du sujet. L'esthétique était encore cool, ça le sauve, un peu. Quand on a un sujet aussi mal traité autant le cacher le plus possible, non ? Alors c'est bien de le masquer dans du beau, ça se verra moins et puis peut-être même que les gens ils aiment ça, le beau. Maiwenn adore surement Arronofsky.

Voyeurisme personnifiée par Maiwenn elle-même, dans le rôle de la photographe. Y a une scène super drôle où cette Maiwenn se fait engueuler par Joey Starr, qui ne peut supporter que cette photographe ne prenne que des photos misérabilistes.
Ca pleure : clic clic. On fout rien : clic. On mange des frites : clic. Ca permet à la réalisatrice de se protéger d'avance : "bah non oh, je fais pas ça moi". Trop facile. C'est pourtant ce qu'elle nous offre pendant 2h.

Y a plein de petites scènes, un catalogue du misérabilisme tiens. Jamais on a le temps de réfléchir aux enjeux. On a juste le temps de pleurer une petite larme ou de rire. On ne réfléchit jamais plus loin que ce qu'on nous propose. On ne peut pas, on a pas le temps. Y a encore 46 actions qui suivent derrière. Ca détruit totalement l'image de la police. Ca nous fait croire que tout est gérés en deux minutes par deux mecs. En oubliant tout travail de psychologues ou autre.

Puis ouais c'est trop fun d'être un rom, on se fait kidnapper par des hommes en noir à 5h du matin et on finit par danser tous ensemble dans un bus, youpi ! On en a rien à cirer d'où peuvent bien être nos parents et d'où on va, ouais !
Cette scène m'a vraiment fait mal. J'ai eu l'impression d'être dans du sarkozysme primaire. Alors que le film se veut une critique justement, remettre les choses à leur place, évaluer, juger, se faire une opinion. Y a même une optique documentaire, qui commence dès le début par un "regardez bien, c'est inspiré de faits réels". Le but est surtout de gagner du pognon en profitant de l'actualité, ouais. Si vous n'avez pas deux heures devant vous et si vous voulez un peu plus actuel je vous conseille ce site, il est traité de la même manière que ce film :

http://www.dhnet.be/section/4/27/faits-divers.html

Le problème de Polisse c'est toujours ça, de trouver la juste mesure. Y a des scènes intéressantes comme celles de la mère qui souhaite "donner" son enfant à la police pour qu'il ne vive pas la même chose qu'elle. Cette scène là est incroyablement bien gérée.
La romance entre les personnages de Maiwenn et Joey Starr, encore des scènes de trop.

Joey Starr par contre vaut vraiment le coup, c'est un des rares qui apportent une dose d'humanité.


Nom de Dieu, je ne peux décidément pas supporter Sandrine Kiberlain. Je ne crois pas non plus qu'on pouvait trouver pire fin pour ce film.
cinewater
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le 14 janv. 2012

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