Critique assez courte sur une des première oeuvre de Denis Villeneuve, Polytechnique.
L'entrée en matière est plus que direct, plan sur des imprimantes d'une université où des jeunes étudiants attendent pour faire des photocopies. Un bruit sourd, une effusion de sang, un corps s'écroule, une fille se tient l'oreille assourdie par le bruit du coup de feu. Silence. Titre.
Polytechnique c'est ça, une oeuvre forte, directe qui mets en scène la tuerie à l'école polytechnique de Montréal.
Denis Villeneuve nous propose un long métrage en noir et blanc, choix intéressant pour un film de 2009, mais à l'instar de Mommy avec son format 1x1, le tout est justifié.
Ici, le film parle d'un homme qui commandite un massacre dans une école, sans juger le personnage, le film pose les arguments du jeune homme, son sexisme et anti féminisme. On ne sait pas réellement les raisons de ses arguments et les origines. Par contre, un point très dérangeant du film est le fait de monter le jeune homme, magistralement interprété d'ailleurs, comme un homme qui doute, un humain. Rien n'excuse le geste, mais on le voit hésiter, jusqu'au dernier moment pour passer à l'action.
De l'autre côté, un jeune homme solitaire, travailleur et une jeune femme ambitieuse dans un monde d'Homme. Deux personnes qui deviendront des héros marqués à vie.
le garçon se suicidera et la jeune femme sera marquée à vie par cette expérience traumatisante
L'utilisation du noir et blanc peut avoir plusieurs interprétations, mais je trouve celle ci assez pertinente. Denis Villeneuve réalise un film violent, extrêmement violent. Recherchant un violent choque, il souhaite mettre en avant les chocs psychologique, la nature humaine et encore d'une certaine manière l'héroïsme de ses personnages. Pour cela, il supprime les bains de sang, les scènes remplis de rouge par des nuances de gris. On voit l'horreur, mais ce choix nous plonge plus dans le choc psychologique que visuel.
Une oeuvre malheureusement encore bien trop ancrée dans l'actualité, à voir.