Le rendez-vous annuel des cinéphiles
Vu que j'ai pris conscience que si le monde est fou il vaut mieux devenir fou soi-même Pompeii était l'un des films que j'attendais le plus cette année. Imaginez quand même le réalisateur de Resident Evil faire un film "historique", ça pouvait donner au moins un truc aussi con que les trois mousquetaires. Il était évident que je suis allé voir ce film en salle pour faire des commentaires et applaudir à la fin avec mépris. Oui je suis ce genre de mec.
Mon dieu, les commentaires ont fusé. Difficile de vous faire ici un compte rendu détaillé, mais comme à chaque fois, je me dis que je devrais prendre des notes pour me souvenir de toutes les conneries que j'ai vues. Mais bordel, je comprends pourquoi Paul W.S. Anderson met plein de ralentis dans ses navets, il ne sait pas filmer une scène d'action de façon lisible. Il nous le montre là. Il voulait sans doute faire un truc plus classieux que ses très vulgaires Resident Evil, mais la mayonnaise ne prend pas un seul instant. Et j'attends toujours mes ninjas ! (oui je voulais des ninjas, c'était mon seul souhait et il n'a pas été comblé !)
On est systématiquement dans le ridicule le plus complet, l'introduction avec les citations de Pline le jeune, prévisible, sans avoir lu cet auteur j'ai balancé son nom à mon voisin. Le pauvre, il n'a pas envie d'être associé à cette débâcle. Et puis le coup du dernier survivant de son peuple qui est capturé, gladiateur trop doué, trop badass qui bute des chevaux pour humidifier de la pucelle c'est juste excellent, j'ai ri, mais oh mon dieu, j'ai ri. Je n'en pouvais plus.
En parlant de la pucelle jouée par la charmante Browning (qui peut être vue à poil dans Sleeping Beauty) qui porte des beaux décolletés et dont les cuisses sont souvent nues (avis aux amateurs) ils savaient s'habiller à Rome et qui bien entendu est une petite rebelle, pas du tout anachronique tout ça.
Je passe outre le fait que le Sénateur très vilain se retrouve à Pompéi habillé comme s'il était un centurion… Je pardonne tout ça, tout simplement parce que le film ne se refuse aucune connerie, il y va les deux pieds dedans. Il faut saluer les dialogues, mon dieu, je l'ai vu en VF bien sûr pour bien apprécier toute la finesse du film, on a droit à des : "ils ont pris les clefs". Mais quelle superbe phrase ! Quelle profondeur ! Le mec qui a écrit cette phrase a carrément dû se pisser dessus tellement il était content de sa phrase vu que quelqu'un la hurle 2 ou 3 dans le film. Je pourrai citer des "tu l'as senti ?" alors que la maison vient de bouger toute entière. On peut bien évidemment imaginer ce que j'ai répondu pour compléter cette phrase afin de faire rire grassement mon voisin.
Ce qui est juste énorme c'est de voir à quel point Anderson voulait sans doute bien faire mais échoue lamentablement. Il copie Gladiator pour une scène toute entière, en moins bien, évidemment, la mise en scène calamiteuse empêche tout fun, toute puissance et tente de nous servir une "grande romance tragique". Mais je me gausse tant c'est ridicule. Pensez pour ceux qui l'ont vu au plan final qui est une bêtise affligeante. Ou bien à la grande phrase dite par le héros à son ennemi juré. Ridicule, consternant et navrant.
Mais le pire dans tout ça, c'est que je me suis amusé comme un petit fou, c'est du pur nanar, il pensait faire un truc "bien", et il se plante en beauté et on peut se foutre de sa gueule tout le long, tous les choix qu'il prend sont calamiteux. Déjà la ville est super moche, du numérique, du numérique, du numérique à perte de vue et qui se grille bien.
D'ailleurs je me demande si l'affiche du film n'est pas révisionniste, je trouve ça scandaleux que l'on eusse le droit d'avoir une telle tagline !
Je ne peux conclure cette critique sans vous parler de Vires, mon dieu, Vires, j'avoue avoir dit plusieurs fois son nom à haute voix dans la salle tant je trouve ça con. Mais le film ne répond pas à la vraie question : Vires va-t-il survivre ?
Par le téton de Junon, c'est un sacré film, à voir, à revoir, pour picoler, pas pour picoler, manquait plus que les ninjas et Milla Jovovitch nue et c'était parfait !