Voilà un bon blockbuster américain ! Rien qu’à voir l’affiche, on s’en doutait : en premier plan un couple enlacé, lui en armure, elle sexy à souhait ; en arrière-plan un volcan en furie ; et en grosses lettres « Pompéi ».
Tout est dit. Un gladiateur dont les Romains ont massacré la famille (tiens tiens, ça rappelle quelque chose), une jeune noble sublime et rebelle, un centurion assoiffé de pouvoir, une ville prospère et un volcan qui se réveille… On sait déjà que le scénario ne réservera pas beaucoup de surprises.
Et ce n’est d’ailleurs pas pour cela que je souhaitais voir ce film. Ayant eu la chance de visiter le site historique de Pompéi, de fouler le pavé de ses rues en quadrillage, devinant à gauche les ruines d’une riche villa, à droite une forgerie… Je voulais avoir une vision précise de ce à quoi pouvait avoir ressemblé cette cité dans toute sa grandeur, de la voir habitée d’hommes drapés se rendant au forum et non de ces impressionnantes statues de poussière grise.
Alors pour cela, je dis merci aux Américains. Merci d’avoir investi des millions de dollar (même des dizaines de millions) dans ce film et d’avoir permis une reconstitution véridique de ce lieu mythique. Car on doit reconnaître au moins cela aux Américains : quand ils font un remake historique, ils y mettent les moyens. Ainsi, près de 30 décors ont été construits pour le film, le seul décor des rues de la cité ayant nécessité à lui seul 13 semaines de conception. Ce qui fait au cours de cette heure et demie, on a l’occasion de parcourir de nombreux lieux de la ville et de la découvrir intacte. On découvre notamment que Pompéi était une ville portuaire, alors que les ruines se trouvent désormais à quelques kilomètres de la mer (non non, on n’a pas déplacé la ville, c’est plutôt la faute de la tectonique des plaques, toussa toussa).
Mais les responsables des décors et des costumes ne sont pas les seuls à avoir mis les bouchées doubles. Notre très cher John Snow (le beau gosse au sens du devoir inébranlable de la série Game of Thrones pour ceux qui ont réussi à échapper au phénomène GOT), Kit Harington, a en effet suivi un régime hyper protéiné à 3 000 kcal par jour, prenant ainsi 12 kilos, avant de passer à une diète drastique pour passer de 76 à 64 kilos de façon à donner une définition extrême à ses muscles. Et à lui aussi je dis merci. Car que serait un bon blockbuster sans BG super musclé ? Ajoutez à cela un regard poignant de gros bras au cœur tendre et vous avez votre héros. Un héros qui négocie avec ses poings.
Ceux qui préfèrent les femmes ne seront pas en reste puisque la (moins) jolie (que sa servante) demoiselle jouée par Emily Browning a une fâcheuse tendance à ouvrir la bouche (mais pas pour parler) et déchirer ses belles robes. Le reste des personnages correspond à divers stéréotypes du genre : le méchant méchant, le gladiateur noir aux grands principes, la servante dévouée… qui ne subjuguent pas par leur jeu mais entrent bien dans le cadre.
Un film à voir donc pour les curieux de l’irruption du Vésuve et de la destruction de Pompéi (et tous ceux qui aiment voir un vrai blockbuster). Mais je leur conseille bien plus de se rendre directement sur place, au sud de Naples, et de s’émerveiller de ces témoignages du passé avant de dévorer une (pizza) margherita.