Petit pathos
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Une petite fille de quatre ans n'arrive pas à accepter le décès de sa maman, persuadée qu'elle va revenir.
Disons-le tout net ; c'est un film magnifique sur l'enfance, un des plus beaux que je connaisse, car non seulement, il ne triche pas, mais il est à hauteur de cette petite Ponette, interprétée par Victoire Thivisol, d'une incroyable justesse. Alors oui, peut-on parler d'actrice quand on a quatre ans, en pensant au scandale du Prix d'interprétation donné à Venise ? Je dirais que d'une part, les enfants sont des acteurs nés, s'imaginant dans plusieurs rôles, voire à se tuer pour de faux, comme on dit ; ils sont leurs propres témoins de leur changement d'identité, ou de rôle.
Pour le cas de Ponette, c'est à peu près la même chose, dont on sent qu'elle fait ce qu'elle veut à partir d'un canevas donné, à savoir exprimer le chagrin, pleurer, s'amuser avec ses camarades, mais elle le fait avec un naturel incroyable que plus d'une fois, j'étais touché par cette douceur même, qui cache pourtant un éclat nommé deuil.
Celui de sa maman, disparue dans un accident de voiture, et le père, joué par Xavier Beauvois, qui la laisse à sa tante en lui disant cash la vérité, mais celle-ci ne va pas l'accepter, jusqu'à ce final vraiment bouleversant, à la lisière du fantastique, qui est comme un songe.
Honnêtement, j'étais un peu effrayé par le fait que ce soit un film de Jacques Doillon, et j'avais des préjugés stupides, mais c'est constamment passionnant, on sourit, on s'émeut, on pense aussi à Cria Cuervos ou L'esprit de la ruche dans le fait de montrer une enfance nue, pour reprendre aussi un titre de Maurice Pialat.
C'est très simple, avec une musique discrète de Philippe Sarde qu'on entend ça et là, mais toute l'attention est portée sur cette petite Victoire Thivisol, qui est par moments bouleversante, et qui va parfois assez loin dans la représentation qu'elle se fait de la mort, sans doute plus abstraite à cet âge.
Voilà en quoi le cinéma me passionne ; lorsqu'il sort des sentiers battus, m'émeut, provoque des émotions, et qui plus est sur un film dont je ne soupçonnais pas l'existence quelques temps plus tôt. Et Ponette en est le plus bel exemple.
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Créée
le 6 oct. 2019
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