L'éloquence du zombie, un pari manqué pour le septième art...

Les zombies débarquent au Canada avec ce Pontypool. Sous-genre du cinéma d’horreur, le film de zombies a développé sa popularité avec quelques grands cinéastes et films qui sont aujourd’hui considérés comme cultes. Mais n’est-ce pas là un genre qui s’épuise ? Une infection, des mutations, des morts, peu de survivants dans une ville à l’abandon. Le schéma narratif est toujours le même. Bruce McDonald doit donc varier s’il ne veut pas que son intrigue sombre au milieu d’un concept qui n’a plus vraiment de choses à nous offrir et à nous apprendre. Enième film de zombies donc, le réalisateur canadien parvient à faire illusion dans un premier temps. Le concept de huis clos, de ne pas voir l’action et de nous retransmettre la panique uniquement via la radio est très sympa. L’idée est bonne, à ce moment-là, il peut même s’agir simplement d’un canular. Il laisse de la place à toutes les hypothèses. Film loufoque, Pontypool aurait pu en être un d’ailleurs. Mais dès qu’on arrive dans les explications, dès que le monde extérieur vient attaquer le sous-sol, le film prend un sacré plomb dans l’aile. C’est alors que nous est dévoilé l’élément perturbateur : le langage ! Ce n’est pas une contamination habituelle, c’est le virus de mots. Là où certains y verront quelque chose d’original et de novateur, j’y vois quelque chose d’idiot et souffrant cruellement d’un manque de crédibilité. Le film part dans des travers un peu fous. Le scénario devient plus brouillon. La mise en scène ne fait pas d’étincelle. Le rythme n’avait pourtant rien de désagréable et voilà que Bruce McDonald veut faire comme tout le monde, attaquer les derniers survivants, les mettre au pied du mur avec un virus qui ne tient pas debout. Ni même couché… A partir de là, il essaie de se faufiler dans l’univers de la comédie noire et horrifique, d’axer son film sur la folie des personnages. Le sont-ils vraiment ? Là encore, c’est assez confus. On peut trouver ça malin mais, pour moi, cela sonne plus comme un aveu de faiblesse. Et le final, la solution miracle au problème, ne relève pas le niveau. Elle en deviendrait presque risible, très, trop cliché. Adapté d’un roman dont on dit qu’il est encore plus étrange, le film semble se perdre un peu dans cette étrangeté, ce qui ressortait peut-être bien sur le papier n’a pas la même force ici. Encore un pari manqué à mettre au crédit des adaptations de best-sellers.
Vino
4
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le 2 mai 2014

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