Parce qu'en fait j'ai 5 ans...
Ponyo sur la falaise s'inscrit dans la droite lignée de Mon voisin Totoro par deux constantes : l'imaginaire et l'enfance. Deux sujets qui me sont chers, je dois l'avouer. Et qui font que, n'en déplaise à certains, ces deux films sont mes préférés de Miyazaki.
Ponyo est une adaptation libre de la Petite Sirène sauf qu'au lieu d'avoir 17 ans, la fille poisson en a 5. Et j'affirme que, oui, l'amour à 5 ans c'est beaucoup plus chouette qu'à 17 ! La fillette alors poisson rouge à tête humaine va rencontrer son prince charmant sous les traits de Sosuke, un petit garçon qui vit sur une falaise avec sa jeune mère un poil tête brûlée. L'amour naît très rapidement entre les deux enfants, si bien qu'une fois récupérée par son père et ramenée au fond de l'océan, Ponyo n'a qu'une envie, avoir des jambes et des doigts de pieds pour retrouver son Sosuke. Alors non, elle ne vend pas sa voix à une pieuvre mais elle hérite d'abord de jolies pattes de poulet avant de devenir une parfaite petite fille.
S'en suit la plus belle scène du film où Ponyo court sur les vagues rondes d'une mer démontée, personnifiée à merveille. La fillette saute de vague en vague avec une habilité déconcertante sous les yeux médusés du petit Sosuke, qui sur l'instant de reconnaît pas son petit poisson rouge repris par l'océan quelques heures plus tôt.
La scène des retrouvailles est tout bonnement parfaite. Je passe.
Le film se poursuit sur sa lancée et l'on sait que les deux enfants, naïfs et imaginatifs, curieux et amoureux, finiront par vivre leur amour innocent comme bon leur semble.
L'animation est elle aussi enfantine et ronde. Les dessins sont même parfois disproportionnés et presque incohérents comme la maison sur la falaise qui paraît de l'extérieur toute petite alors que le volume intérieur est tout à fait normal. Ou encore la voiture de poche de Lisa. Miyazaki s'est attaché à l'impression que renvoie le dessin, à son aspect visuel direct, presque brut. C'est simple et efficace. Pour ma part, je suis particulièrement fan, dans la plupart de ses films (particulièrement Totoro), de sa façon de faire passer sensation, voire émotion, à travers les cheveux et poils des personnages. L'excitation de Ponyo se lit dans ses cheveux ! C'est absolument unique et extraordinaire.
Ponyo est donc une superbe histoire d'amour, simple et presque naïve. Miyazaki n'oublie pas de nous faire son petit couplet écolo au détour de quelques plans, ce qui est toujours bon à prendre, quand il n'en fait pas tout un film *tousse-mononoke*tousse....
La musique est tout bonnement parfaite et le tout laisse une très belle empreinte dans le corps et l'âme. Celle de l'innocence et de la spontanéité perdues...
[SPOIL : Car oui au bout de 20 ans, Ponyo en aura marre de Sosuke, de repasser ses chemises et de faire la bouffe. Elle le quittera pour un agent immobilier qui roule en Ford Mondéo. La vie est mal faite... Vive l'enfance !]